Conakry, Guinée : Quatre employés de la société de téléphonie mobile MTN Guinée, sont «en audition » depuis vendredi dernier à la direction centrale de la Police judiciaire de Conakry dans une affaire de détournement présumé de 5 milliards de francs guinéens, a-t-on appris de diverses sources.
Du « licenciement pour motif économique » au dossier de détournement, il ne s’écoule que quelques semaines chez MTN-Guinée.
Ce lundi 19 Juin, quatre employés de MTN Guinée liés à la vente de crédits téléphoniques, se sont présentés pour la troisième fois à la DPJ de Kaloum. En «audition » depuis vendredi dernier, ils ont bénéficié d’une «liberté provisoire » le samedi.
C’est la direction générale de MTN, selon nos informations, qui a porté « plainte contre x » pour le détournement présumé de 5 milliards de francs guinéens, initialement.
Contacté ce matin par Guineetime, le Porte-parole de la société MTN, en l’occurrence le Responsable des Relations Publiques, Alpha Sampil, revoit ce montant à la baisse.
Puisque «le montant d’Un milliard 800 millions GNF a été récupéré dans le circuit », donc pas détourné. Le dossier tourne désormais autour de 3 milliards gnf.
Il y a deux ou trois semaines, poursuit M. Sampil, un audit interne à MTN Guinée a conclu à un «transfert frauduleux de crédits téléphoniques ». La somme initiale incriminée portait sur 5 milliards gnf.
La compagnie MTN Guinée explique que l’audit interne dont il est question, a été fait simultanément dans toutes les autres filiales du géant sud-africain de la téléphonie mobile. C’est à MTN Zambie que la première fraude a été décelée, nous raconte-t-on.
«L’enquête se poursuit »
A MTN Guinée, une fois ce présumé écart de gestion démasqué, «toutes les personnes signataires de documents » incriminés ont été alertés. Parmi les employés présents à la DPJ, figurent deux de la Vente, un des Finances et le dernier de la Clientèle.
« Ils ne sont pas arrêtés. Mais on a eu des évidences…Le dossier a été confié à la Police judiciaire qui est plus compétente en matière d’enquête et aussi pour ne pas qu’une personne s’échappe » renchérit le Responsable Relations Publiques de MTN.
A propos de ces signatures d’ailleurs, M. Sampil reconnait tout de même que «certaines signatures ont l’air d’être falsifiées ». Mais rappelle que la police va démêler l’écheveau.
Parmi les employés en «audition », pour le moment, une voix s’élève pour dénoncer le fait qu’elle n’a jamais été entendue à l’interne.
«Le vendredi j’ai juste reçu une convocation. Je voulais appeler mon avocat, les agents de la DPJ ont refusé et on nous a déposés à leur direction » pleurniche-t-il.
Guinéetime a contacté une source indépendante qui note «un abus d’autorité » dans la procédure. Car, raisonne-t-il, une notification doit être faite à chaque employé visé par la procédure et ce par voie hiérarchique. Un temps doit lui être également accordé pour contredire, preuves à l’appui, toutes les accusations portées contre lui.
L’autre observation faite, est celle qui impose à l’employeur de confier d’abord un tel dossier au Tribunal du Travail et non à la police judiciaire, directement. C’est lorsque les condamnations tombent que la police judiciaire se met en branle lorsqu’il s’agira de remboursement.
MTN-Guinée est depuis quelques temps sous les projecteurs médiatiques. Avec une santé économique fragile, MTN-Guinée a mis à la porte 45 de ses employés il y a quelques semaines. Le motif évoqué est d’ordre « économique« .