Conakry, Guinée : Le vendredi 30 juin 2017, l’Institut supérieur d’information et de communication de Kountiah « ISIC », a servi de cadre à une conférence débat sur « La problématique des agressions sexuelles en Guinée : moyen d’éradication « .
Organisée par le Centre Guinéen pour la formation, la recherche et le développement (CEGUIFORD), cette conférence aura porté sur des thèmes dont la législation guinéenne, l’ agression sexuelle, Agression sexuelle conséquence, les âges, sexes, phénomène, auteurs et victimes vus par les officiers de police judiciaire (OPJ).
Dans son intervention, le président d’honneur, le ministre du commerce Marc Yombouno, a déclaré que l’agression sexuelle est liée à la culture. « La société pense que c’est quelque chose qu’il faut cacher. » dit-il.
Sur la non application des textes de lois, M. Yombouno pense que la Guinée dispose tous les textes, mais l’application de la loi pose problème.
« On signe des traités, on élabore les lois de sorte que les autres pays viennent les prendre chez nous, mais en application, nous sommes en retard. Il y a aussi les choix politiques parcequ’au temps de Sekou Touré, on ne voyait pas cela ».
De son côté le président de L’ONG CEGUIFORD, Ibrahima Sory Diallo affirme que les agressions sexuelles constituent un problème dont la responsabilité est partagé.
« C’est un fléau qui interpelle tout le monde que ça soit les parents, l’Etat. Et ce moment, quand vous avez une fille, vous avez peur, quand vous la laissez avec votre frère, avec son maître coranique ou quand t’elle va à l’école, même si elle ont 2 ans ou 7 mois.
Continuant ces propos, il pense que « l’habillement des filles n’a rien avoir avec leur viol. Ce, en se posant la question de savoir : une enfant de 2 ans ou 7 mois à quelle attirance sexuelle pour qu’elle soit violée ? Donc le problème n’est pas l’habillement des filles qui pousse les hommes à les violer. Sinon on allait pas violer les bébés » estime-t-il.
Le juriste Alhassane Makanera dénonce qu’en Guinée, les victimes ne sont pas rétablies dans leur droit et les délinquants triomphent de l’impunité. Pourtant, rappelle-t-il, quelque part dans le Code pénal, l’agression sexuelle est comme une infraction, c’est à dire toute atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte ,menace ou surprise, est sanctionnée par la loi et le Code pénal les a classé par 3 catégories. Les peines de 5 à 10 ans, c’est lorsque l’agression sexuelle n’atteint pas la mutilation. Deuxièmement, lorsqu’elle entraîne une impunité, la peine va de 10 à 20 ans et troisièmement, lorsque l’agression sexuelle est suivie de brutalité, de torture ou si elle entraine le décès de la victime, l’agresseur à une peine réclusion criminelle à perpétuité.