Conakry, Guinée : La division dans les rangs du mouvement syndical en Guinée ne passe pas inaperçue dans le pays. Elles sont plusieurs centrales qui sont double et ne partagent aucunement les mêmes idées alors qu’elles réclament toutes défendre les intérêts des travailleurs.
Cette situation interpelle l’ancienne secrétaire générale de la Confédération Nationale des Travailleurs de Guinée(CNTG) Hadja Rabiatou Serah Diallo. Cette ancienne collègue du célèbre feu Ibrahima Fofana décédé en 2012 dans un accident de circulation déplore l’état dans lequel se trouvent ces différents mouvements syndicaux.
Elle plaide pour une unité de leur part afin dit-elle de toujours continuer la lutte commune qui est de défendre les travailleurs.
« Moi ça me fait mal, ça me fait mal surtout quand on parle de l’USTG. L’USTG, je pense devrait garder Fofana qui était à la tête de cette centrale. Il n’est pas aujourd’hui, que son âme repose en paix. J’aurai souhaité que l’USTG pense à tout cela si elle ne peut pas penser à notre lutte d’hier pour encore être unie, pour ne pas être dans cette division » plaide Hadja Rabiatou Serah Diallo.

« Au sein même de l’USTG au niveau du système éducatif, c’est encore plus dangereux parce qu’il ya les deux SLECG (Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée ndlr). Mais il y’a la FSPE qui relève de la CNTG (Confédération Nationale des Travailleurs de Guinée), tout cela affaiblit le secteur éducatif. Or, s’ils étaient ensemble, cela pouvait changer beaucoup de choses. Ils pouvaient s’écouter, se parler, prendre ce qui est bon, un seul ne peut pas réussir il faudrait qu’on unisse nos forces », conseille l’actuelle Présidente du Conseil Economique et Social.
« Ne pensez pas que tout était rose entre nous les syndicalistes, mais on y arrivait…Quand on discutait et qu’une position était prise, la majorité s’est dégagée, les autres s’alignaient derrière cette majorité. On était unis, on pouvait s’insulter, se gifler au cours de nos réunions mais quand on sort au dehors, nous nous tenons les mains dans les mains. Aujourd’hui, c’est extrêmement difficile et je pense que c’est ce qui fait que même sur le plan du travail, cela fatigue les partenaires et les organisations qui les accompagnent. (…) Cette division ne paye pas, il faudrait qu’on voit ce qui a marché et ce qui ne l’a pas été » tranche-t-elle.
Avec Deux SLECG, deux USTG, le mouvement syndical guinéen va mal, mal à tel point que l’ancienne secrétaire générale de la Confédération Nationale des Travailleurs de Guinée trouve la situation déshonorante. Hadja Rabiatou Diallo souhaite que toutes ces structures syndicales conjuguent un seul verbe comme dans les années 2000 où un mouvement d’ensemble des syndicats a fait fléchir le président Conté à l’époque, sur certaines questions d’intérêts publics du pays.
Moise Rama Fils