Conakry, Guinée : EDITO- le ministre des Hydrocarbures, Zakaria Koulibaly, vient de publier un communiqué qui informe les populations du retard du bateau devant approvisionner le pays en essence. Mais ce n’est pas la question que se posent ses concitoyens.
Dans l’opinion, depuis quelques jours, les citoyens ont des oreilles plus que tendues. Le monde, étant un gros village planétaire.
Selon des informations de l’Agence France presse, « Les cours du pétrole chutaient lourdement en Asie lundi matin de 30% après que l’Arabie saoudite eut décidé de baisser ses prix à la livraison. »
Selon Bloomberg News, l’Arabie saoudite s’est lancé dans une vaste braderie en effectuant la plus importante réduction de ses prix pétroliers en 20 ans. Les deux principaux contrats d’approvisionnement en pétrole étaient en baisse de 20%, le prix du WTI (West Tewas Intermediate) s’établissant à 32 dollars le baril et celui du Brent à 36 dollars le baril.
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Ainsi, le prix pour le pétrole à destination d’Asie a diminué de 4-6 dollars par baril alors que celui pour les États-Unis a été réduit de 7 dollars par baril. La compagnie nationale pétrolière saoudienne Aramco a vendu son baril d’Arabian Light à un prix sans précédent: 10,25 dollars en dessous du baril de Brent de la mer du Nord, selon toujours Bloomberg.
En plus de cette décision de l’Arabie Saoudite, il est à noter que l’épidémie du coronavirus, selon des spécialistes, fait chuter les commandes de produits pétroliers dans le monde.
En Guinée, les infos sur les cours du baril du pétrole sont suivies par les propriétaires d’engins roulants qui, pour la majorité, n’ont pas assez de beurre au soleil. Autrement, ils tirent le diable par la queue.
Sur les médias sociaux, ils sont nombreux à demander si cette chute remarquable du prix du baril de pétrole pouvait avoir une incidence en Guinée.
Dans le tout dernier communiqué publié ce matin par le ministre des Hydrocarbures, rien du tout, aucune réponse à la préoccupation des citoyens.
Le ministre des Hydrocarbures lui, a des soucis à propos du retard d’un bateau.
« Initialement programmé dans la fourchette du 4 au 8 mars 2020, le navire n’accostera finalement à Conakry que le jeudi 12 mars 2020. Cette situation, contractuellement qualifiée de cas de force majeure du fait des aléas de la mécanique, provoquera dans quelques villes de l’intérieur de légères perturbations dans l’approvisionnement de l’essence » note-t-il dans son communiqué.
Ce n’est pas la première fois que cette situation se présente, parlant de la chute du prix du baril. En septembre 2018, voici la réponse du ministre Koulibaly.
« ’Il se trouve que note pays n’achète pas localement le produit. Nous avons l’obligation contractuellement de commander le carburant deux mois à l’avance. Le produit consommé en novembre a été commandé en septembre’’, argumentait-t-il.
« On est sur un stock ancien, si la baisse se poursuit, on ajustera les prix » avait-il dit.
La capacité de stockage du dépôt de Coronthie avoisine 76.000 m³. Si le navire accoste demain jeudi à Conakry, il va sans dire que ce n’est plus la peine de poser la question au ministre Zakaria Koulibaly, à savoir un éventuel réajustement du prix du litre à la pompe… »C’est un stock ancien », il vous le dira.
Naby Cherif