Conakry, Guinée :Pendant que le gouvernement et le Front National pour la Défense de la Constitution cherchent chacun de son côté à donner des chiffres exacts sur le nombre de personnes tuées dans la journée électorale du 22 mars, la police judiciaire brise le silence.
Le Directeur central de la police judiciaire, commissaire Aboubacar Fabou Camara, fait comprendre que la plupart par des corps issus des manifestations sont manipulés dans certaines cliniques avant d’être déposés à la morgue.
En se fiant à ses propres expertises et celles des autres spécialistes de la chose, ce responsable de la police révèle.
« La police ne transporte pas les cadavres, il ya un service qui est chargé de les transporter d’un point A à la morgue. Personne ne peut préciser où, quand et comment ces personnes là sont décédées. Dès lors, nous ne pouvons pas prendre d’engagement votre demande qui consiste à enlever les corps et les déposer à la morgue. Nous avons des procès verbaux et nous avons constaté que les corps ont été manipulés. Les cadavres manipulés dans trois cliniques » accuse le boss de la DPJ.
Il explique que des personnes sont mortes par mort violente, certes, mais pas par balle vu la nature des blessures.
« A lautopsie, des balles ont été extraites de ces blessures. A l’analyse de ces balles nous avons constater que c’est des balles qui n’ont pas suivies l’effet thermique de tir d’une munition d’arme de guerre. Qu’est-ce cela veut dire? Vous prenez une balle, qui est composée de plusieurs éléments dont je ne peux tout expliquer ici. Mais l’élément qui blesse ou qui tue qu’on appelle la balle quand elle est tirée sous l’effet de la poudre qui brûle et qui provoque la pression de sortie du Canon, cette balle se trouve à un température très élevée. Donc, tout composant outre que le métal qui se mettrait en contact avec ce métal très chauffé est instantanément brûlé et laisse des traces de brûlure. Soit sur ou quand ça rentre dans le corps chaud il brûle les premiers éléments biologiques, que ça soit du sang, de la chair ou la peau, ces éléments restent collés sur la balle. Et toute trace physique avant que ça n’atteigne son objectif est noirci du fait de la chaleur » explique Commissaire Aboubacar Fabou Camara.
<< Nous, poursuit le Commissaire Camara,on a pris ces balles qui nous ont été remises par le médecin légiste de l’hôpital Ignace Deen. On on les a analysées et trouvé effectivement que ce sont des traces de pinces pour l’extraction de la balle de son etuie, des traces fraîches qui ne sont pas colorées, pas brûlées et qui sont retirées de la chaire humaine pour présenter comme quoi que cette mort est due a une mort violente ».
Si hier dans la soirée le ministère de la Sécurité et de la Protection Civile annonçait quatre(4) morts sur toute l’étendue du territoire, au cours de cette conférence de presse il fait savoir que deux(2) autres personnes ont été tuées ce jour du 22 mars, date de la tenue du double scrutin très contesté par l’opposition réunie au sein du FNDC. Ce qui revoit à la hausse le nombre de personnes tuées qui passe à six(6) morts selon ce département.
Moïse Rama Fils.