samedi, avril 20, 2024

Coronavirus en Espagne : La Graciosa, seule île espagnole à n’être pas touchée par le virus ni pressée de sortir de la quarantaine

Cette île des Canaries de 700 habitants n’a pas enregistré un seul cas de contagion depuis le début de l’épidémie de Covid-19, un « record » qu’elle compte bien conserver.

CONFINEMENT – Lorsque le chef du gouvernement espagnol Pedro Sánchez a annoncé, samedi 18 avril, que le déconfinement en Espagne se ferait par territoires de manière “asymétrique”, tous les regards se sont tournés vers les régions les moins peuplées et les plus préservées du pays.

L’Espagne rurale n’a cessé d’exiger un traitement moins urbain du confinement, qui impose les mêmes règles à toutes les municipalités, qu’elles abritent trois habitants ou trois millions. Du côté des îles, les Canaries ont demandé il y a quelques jours de lever la quarantaine avant le reste du pays. C’est l’une des régions les moins touchées par le coronavirus. Il n’y a pas de nouveaux cas depuis 15 jours à El Hierro et La Gomera, et aucune contamination à La Graciosa depuis le début de l’épidémie.

“C’est quoi le secret? Je n’en sais rien”, répond en plaisantant Miguel Páez lorsque je lui demande comment La Graciosa a réussi à échapper au coronavirus. Elle est en effet la seule île habitée d’Espagne à ne compter aucun cas d’infection. 

C’est un pur hasard Miguel Páez, de La Graciosa

Le fait que l’île ne recense que 700 habitants y a certainement contribué. Pourtant, celle qu’on appelle la huitième île des Canaries a accueilli des touristes jusqu’à la déclaration de l’état d’urgence et maintenu jusqu’à aujourd’hui les liaisons quotidiennes avec Lanzarote, où se rendent les travailleurs essentiels et d’où viennent les produits de consommation courante des habitants.

“Fin février, ma famille était à Séville. Moi, je suis allé à Barcelone et plein d’associations sont venues ici”, explique Miguel, animateur socioculturel et gérant de Gracioserito, mélange de boutique de souvenirs et de projet patrimonial. “Ces trois derniers mois, il y a eu beaucoup d’allers et retours, mais nous n’avons enregistré aucun cas d’infection”, constate-t-il.

Avant de reconnaître: “C’est un pur hasard.”

Pour ne pas tenter le diable, les Gracioseros préfèrent rester prudents. “Jusqu’à présent, je n’ai entendu personne dire que nous allions tous sortir dans les rues et qu’on ne craignait rien. Personnellement, j’ai le sentiment de devoir prendre mes précautions. Nous avons conscience que nous ne sommes pas touchés, mais cela ne veut pas dire que ça n’arrivera pas, car La Graciosa est encore connectée à Lanzarote. Il est toujours possible qu’une personne infectée débarque ici.”

S’il y avait des traversées “presque toutes les demi-heures”, aujourd’hui chaque ligne ne propose “qu’un seul ferry le matin et un l’après-midi. Il y a toujours des gens qui circulent et même si ces entrées et sorties sont justifiées – travail, santé… –, elles nous font courir des risques”, insiste-t-il.

Pas de bitume mais tous les services

L’île de 29 km2 dépend de la municipalité de Teguise, à Lanzarote. Elle a été déclarée patrimoine national et fait partie des rares enclaves européennes sans bitume. Ses rues ne sont pas goudronnées mais elles disposent de tous les services. Sont restés ouverts “deux supermarchés, un primeur, un boucher, une boulangerie, une pharmacie et deux lignes de transport maritime”, énumère-t-il d’une seule traite. Et de souligner: “Chaque établissement contrôle les entrées et les employés portent des gants.”

Miguel Páez pense qu’il y a “environ 70 enfants” à La Graciosa, confinés chez eux depuis la mi-mars. Depuis ce dimanche 27 avril, ils peuvent sortir un peu tous les jours, accompagnés de leurs parents, mais il est persuadé que certaines familles préféreront rester à la maison. “Certaines m’ont dit qu’elles ne voyaient pas l’intérêt de sortir, même si c’était autorisé.”

Elena Aguilera le comprend parfaitement. “Quand ils regardent par la fenêtre, la plupart des gens ont une vue magnifique. Et le climat est plus agréable que sur le continent”, explique-t-elle. Elle est la directrice d’Evita Beach, un complexe d’appartements de luxe qui a fait parler de lui ces derniers temps pour avoir hébergé les derniers touristes de l’île.

Confinement de luxe et gratuit

Il s’agit d’un couple d’Italiens et d’un couple de Grande Canarie qui “apprécient” leur confinement. “Enzo et Fiorella, les Italiens, auraient dû partir le 11 mars mais ils ont appris deux jours auparavant que les vols avaient été annulés. Ils sont octogénaires et ils étaient très inquiets car ils ne pouvaient pas rentrer et ne savaient pas où loger sur l’île. Comme ils étaient chez nous depuis plus d’un mois, nous leur avons proposé de rester. Les premiers jours nous leur avons fait une remise de 50% et quand l’état d’urgence a été déclaré en Espagne, nous leur avons dit de ne plus payer”, poursuit-elle.

Les conditions de la quarantaine sont idéales Fiorella, confinée à l’Evita Beach

Dans une vidéo réalisée par Julieta Bicker, la réceptionniste de l’Evita Beach, Fiorella affirme dans un espagnol impeccable que les conditions de quarantaine sont idéales. “Ils sont dans un duplex situé à l’étage, avec deux ou trois terrasses juste pour eux”, nous dit Elena Aguilera.

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