Conakry, Guinée : Apres le déguerpissement des riverains de la décharge de Dar-Es-Salam situé dans la commune de Ratoma, il y a an, une centaine de famille restent encore non indemnisées.
Misère et précarité sont devenues le quotidien de ces familles qui ont érigées des baraques dans les décombres de leurs anciennes habitations. Aujourd’hui dans le besoin, en cette période de Ramadan et de pandémie du au COVID-19, ces familles victimes réclament cette somme au ministre de la ville et de l’aménagement du territoire, Dr Ibrahima Kourouma.
Sur les 201 familles, seulement 107 ont reçu les 20 millions selon leur porte parole. Des démarches ont été menées auprès des autorités concernées en faveur de ces familles n’ont pas abouti. 25 autres familles qui ont été aussi déguerpies quelques jours après, sont aussi dans la même situation.
Notre rédaction est entrée en contact ce samedi 9 mai avec leur porte-parole qui a donné certains éclaircissements dans ce dossier.
Depuis le 23 Mai 2019, 201 familles sont déguerpies de force par les autorités pour risque sanitaire comme argument de la décharge de Dar Es Salam. Si certaines familles ont pu trouver ou se mettre la tête, d’autres jusqu’à nos jours dorment à la belle étoile sur les ruines de leurs habitations en construisant des baraques de fortunes.
« Les gens vivent de façon misérable, nous n’avions pas été dédommagés, nous avions été accusés à tort en appliquant la force. On nous a déguerpis avec 50 et quelques Pick-up et deux (2) hélicos. Depuis cette situation certains d’entre nous ont érigé de baraques et y vivent dedans » constate Issiaga Bangoura, porte parole des riverains déguerpis.
Une somme de 4 milliards 20 Millions avait été proposée par l’Etat à toutes les familles déguerpies, soit 20 millions par famille en guise d’indemnisation. Un montant jugé dérisoire à l’époque par les victimes. Mais aujourd’hui, elles réclament cette somme pour se trouver un abri.
«Ils (agents de l’habitat ndlr) viennent dans les concessions où on peut trouver trois(3) familles, eux ils cochent une(1) famille. Partout il ya cinq (5), ils coquent trois(3) familles. Préalablement, c’est 201 familles qui étaient comptées ; mais ils sont venus faire le travail sans associer le collectif, la commune voire même les chefs de secteurs qui sont sur cette zone. C’était dans l’intention de mettre le reste de l’argent dans leur poche » accuse t-il.
Poursuivant dans ces accusations, Issiaga Bangoura pointe un doigt sur le ministre Dr Ibrahima Kourouma.
« Les quatre(4) milliards qui devraient être donnés, Dr Ibrahima Kourouma est encore entrain de menacer les victimes. Il ne veut pas donner cette somme qui nous sommes destinés. L’argent là, n’est pas venu de lui, c’est une instruction du Président de la République pour que les déguerpis puissent en faire de transport pour pouvoir se reloger ailleurs en attendant » souligne t-il.
Moise Rama Fils