Conakry, Guinée : Dans un communiqué, la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) invite les autorités guinéennes d’arrêter les arrestations d’opposants et autres activistes des droits humains au moment où une pandémie met à rude épreuve l’humanité entière. Mais aussi, d’ouvrir une information judiciaire sur les violences ayant causé la mort de 7 personnes en Basse-Guinée ces dernières heures.
« Nos organisations appellent à l’arrêt des violences policières ayant entraîné des pertes en vie humaines, des atteintes à l’intégrité physique et des dégâts matériels. Nous condamnons les violences enregistrées le 12 mai 2020 à Coyah, Dubréka et Kamsar, et nous exigeons l’ouverture immédiate d’une information judiciaire qui permettra de faire la lumière sur les violences commises dans ces localités. » lit-on dans le communiqué.
Contre un barrage des forces de l’ordre érigé à Friguiadi dans Coyah, les citoyens de la localité ont battu le pavé pour exiger que cette limite soit repoussée loin de la ville. Les accrochages avec la police ont fait plusieurs blessés et des morts.
Les mesures restrictives dans le cadre de l’Etat d’urgence sanitaire fermant les lieux de culte sont à l’origine de certaines manifestations à Dubréka et à Coyah. A Boké, zone minière, c’est le manque de courant qui a d’abord fait sortir les jeunes dans les rues et après, les réclamations à relents religieux ont pris le dessus. Hier, les mêmes mouvements ont été signalés à Boffa.
« Enfin, nous appelons les autorités à mettre fin aux arrestations arbitraires et à la libération sans condition de toutes les personnes arbitrairement détenus pour avoir exprimer leurs opinions » poursuit la FIDH.
Jeudi, interrrogé par la presse, le président de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, a révélé que 44 membres du FNDC sont interpellés et déportés vers le Camp Soronkoni à Kankan.
Pour la FIDH, après Fassou GOUMOU, Bella BAH, Ibrahima DIALLO, Sékou KOUNDOUNO et Oumar SYLLA, alias foniké Mangué, tous membres du Front National pour la défense de la Constitution (FNDC), c’est au tour de Saikou Yaya DIALLO, Directeur Exécutif de l’ONG, le Centre de promotion et de protection des droits humains ( CPDH) d’avoir des ennuis avec la Justice.
« Ce nouveau mode opératoire des forces de sécurité viole les règles de procédure pénale et vise à museler les défenseur.es des droits humains. Il révèle la volonté manifeste des autorités guinéennes de restreindre l’espace des libertés fondamentales et de violer les principaux instruments juridiques internationaux et régionaux auxquels la république de Guinée a souscrit librement » dit clairement la FIDH.