Conakry, Guinée : une grande échéance électorale, en l’occurrence la présidentielle, est prévue en octobre prochain, normalement. Les rapports de force, du moins tendus entre le Pouvoir de Conakry et l’opposition, sont loin de faciliter la tenue de ce scrutin.
Ce matin, au micro de la radio Espace Fm dans les « Grandes Gueules », le leader de l’UFR, a posé des conditions pour renouer le dialogue avec le pouvoir de Conakry.
« C’est remettre tout cela à zéro : pas eu de nouvelle constitution, pas eu des élections législatives » soulève le président de l’UFR. Sidya Touré dit exprimer ainsi la position du Front national de défense de la constitution (FNDC).
Cette plateforme regroupant les partis politiques d’opposition, les syndicalistes et des plateformes de la société civile, a manifesté durant plusieurs mois contre la nouvelle constitution et le référendum. Le pouvoir d’Alpha Condé, contre vents et marées, a fini par adopter cette nouvelle constitution et organisé aussi le scrutin législatif. L’Assemblée nationale vient d’être installée et a commencé à fonctionner.
C’est tout cet arsenal qui doit être dissout avant l’instauration d’un dialogue avec l’Administration, en croire l’opposant Sidya Touré. Une véritable paire de manche !
En dépit du covid-19, le patron Républicain soutient qu’ « Il y aura des élections en 2020, mais pour nous , ce sera sans Alpha Condé. »
« Mentalité de putschistes »
Dans une longue interview au panafricain Jeune Afrique. Il a été demandé au président guinéen s’il compte briguer un troisième mandat après avoir doté la Guinée d’une nouvelle constitution.
« Pourquoi poser cette question quand il s’agit de la Guinée et ne pas la poser dans d’autres pays où les chefs d’État peuvent être réélus indéfiniment ? Quand il s’agit d’Alpha Condé, le traitement devrait être particulier ? Donc certains présidents seraient autorisés à modifier la Constitution et à se présenter trois, quatre, six fois, et pas celui de la Guinée ?’’, interroge à son tour e journaliste.
Il conçoit mal « cette forme de géométrie variable qui prétend se substituer à la volonté populaire n’est pas acceptable’’.
Le président guinéen, Pr Alpha Condé, n’a pas apprécié la démarche du FNDC, protestant contre le projet de la nouvelle constitution.
« Je suis profondément démocrate, mais mes adversaires ont une mentalité de putschistes» accuse-t-il. Il est longuement revenu sur les péripéties des contestations du FNDC.
» Ces gens étaient clairement dans une démarche insurrectionnelle de prise du pouvoir par la force. Leurs leaders l’ont dit dès avant le 22 mars : nous manifesterons lundi, mardi, mercredi, et jeudi nous serons au palais. L’un d’entre eux a même parlé de la nécessité d’une transition militaire… » poursuit Alpha Condé.
Le 25 Mai dernier, à l’occasion de la Journée de l’Afrique, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Gutteres, a évoqué l’impact de la pandémie sur les processus électoraux en Afrique.
« La pandémie du Covid-19 n’est pas sans impact sur la consolidation de la démocratie en Afrique. Une vingtaine de pays africains devaient organiser des élections cette année. Mais certaines d’entre elles seront reportées en raison de la pandémie, ce qui pourrait avoir des conséquences sur la stabilité et la paix » lit-on dans le média officiel de l’ONU.
«J’exhorte les décideurs africains à établir un dialogue politique inclusif et soutenu afin d’apaiser les tensions suscitées à cet égard et de respecter les pratiques démocratiques », a déclaré M. Guterres.
Mercredi dernier, il avait rappelé que « Les processus politiques et les élections représentent dans les mois à venir autant d’occasions de franchir des étapes importantes sur le plan de la stabilité et de la paix. »
En Guinée