Le nombre de personnes contaminées quotidiennement par le nouveau coronavirus dans le monde dépasse les 160.000 depuis une semaine, a annoncé mercredi l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
60% de tous les cas de Covid-19 recensés jusqu’à présent ont été signalés au cours du mois dernier », a précisé le Directeur général de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, au cours d’une conférence de presse virtuelle depuis Genève.
La pandémie a contaminé plus de 10,3 millions de personnes dont au moins 507.435 morts dans le monde, selon un le dernier bilan établi mercredi par l’agence onusienne. Les Etats-Unis totalisent 126.573 décès pour 2,5 millions de cas. Suivent le Brésil (58.314 morts et plus de 1,3 millions de cas), le Royaume-Uni (43.730 morts), l’Italie (34.767 morts) et la France (29.843 morts).
« Nous ne nous lasserons jamais de dire que la meilleure façon de sortir de cette pandémie est d’adopter une approche globale », a indiqué le Dr Tedros, en appelant une fois de plus à respecter les règles de distanciation sociale, à détecter et isoler les cas, à placer en quarantaine leurs contacts, et à porter un masque lorsque c’est nécessaire. Il s’agit aussi « d’éduquer et habiliter les communautés à se protéger et à protéger les autres », a rappelé le chef de l’OMS.
La leçon de leadership et d’humilité de l’Espagne et de l’Italie
« Il faut s’attendre à des flambées de violence lorsque les pays commenceront à lever les restrictions », a une nouvelle fois mis en garde le Dr Tedros. Mais les pays qui ont mis en place des systèmes pour appliquer une approche globale devraient être en mesure de contenir ces flambées localement et « d’éviter de réintroduire des restrictions généralisées ».
L’OMS se dit préoccupée par le fait que certains pays n’ont pas utilisé tous les outils à leur disposition pour lutter contre le coronavirus et ont adopté une approche fragmentée. « Ces pays sont confrontés à un long et difficile chemin à parcourir », a relevé le Dr Tedros.
« Ne pas tester seulement. Ne pas adopter seulement la distanciation physique ni la recherche des contacts et encore moins le port du masque uniquement ». Il faut « tout faire », a-t-il insisté, en indiquant que les pays qui ont adopté cette approche globale ont réussi à interrompre la transmission du nouveau coronavirus et « sauver des vies ». « L’une des leçons de la pandémie est que qu’elle soit la situation d’un pays, elle peut être renversée. Il n’est jamais trop tard », a-t-il dit.
A ce propos, le chef de l’OMS a indiqué que l’Italie et l’Espagne, bien que confrontés à « une situation décourageante » lorsqu’ils étaient au cœur de l’épicentre de la pandémie en mars, sont parvenus à maîtriser l’épidémie grâce à « une combinaison de leadership, d’humilité, de participation active de chaque membre de la société et de mise en œuvre d’une approche globale ». « En mars, l’Italie et l’Espagne ont été l’épicentre de la pandémie Covid-19. Au plus fort de l’épidémie, l’Espagne comptait près de 10.000 cas par jour et l’Italie plus de 6.500 » a rappelé le Directeur général. « Les deux pays ont fait face à une situation décourageante, mais ils ont réussi à renverser la vapeur », a indiqué le Dr Tedros.
L’Iran, l’Arabie Saoudite et le Pakistan recensent la moitié des cas dans la région de la Méditerranée orientale
A noter qu’avec plus de 2,6 millions de cas, le continent européen est la deuxième région la plus touchée derrière les Amériques (5.218.590) et devant la région de la Méditerranée orientale. Cette région, qui comprend une grande partie du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, recense 1.077.426 cas. « Nous avons assisté à une augmentation exponentielle en mai et juin », a d’ailleurs reconnu le Dr Ahmad Al-Mandhari, Directeur du bureau régional de l’OMS pour la Méditerranée orientale, lors de cette conférence de presse virtuelle.
L’Iran, l’Arabie Saoudite et le Pakistan recensent à eux trois la moitié des cas de la région. En plus de ces trois pays, l’Iraq et l’Egypte, complètent la liste des cinq pays englobant 80% des cas de la Méditerranée orientale. « Au moment où certains « déconfinent », nous constatons une augmentation des cas » a fait remarquer le responsable régionale de l’OMS.
L’autre source de préoccupation relevée par le Dr Al-Mandhari a trait aux problèmes de dépistage dans les pays touchés par les conflits. Une autre inquiétude porte sur le sort des réfugiés et des migrants qui font partie des populations vulnérables dans cette région. L’objectif de l’OMS et des pays de la région est de limiter « les nouveaux canaux de transmission ». « Le chemin sera encore long et semé d’embûches », a affirmé le Dr Al-Mandhari, ajoutant que « l’échec n’est pas envisageable » dans la lutte contre le nouveau coronavirus.
Par ailleurs, l’OMS a entamé ce mercredi son deuxième forum sur la recherche et l’innovation. Jusqu’à demain jeudi, cette rencontre, qui réunit plus d’un milliers de scientifiques du monde entier, fait le point sur les progrès réalisés jusqu’à présent dans le combat contre la Covid-19. Il s’agit aussi d’échanger sur les nouvelles questions de recherche et des lacunes dans les connaissances, mais aussi définir les priorités de recherche pour le reste de l’année et au-delà.
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