Labé, Guinée : les prières de l’imam Ismael Nanfo Diaby en langue N’ko continuent d’alimenter les débats chez certains responsables religieux. Rencontré ce vendredi 17 juillet, l’imam de la grande Mosquée de karamoko Alpha mo Labe, soutient qu’il est interdit en ‘islam d’effectuer une prière dans une autre langue que l’arabe.
L’inspecteur régional des affaires religieuses de Labe affirme que lors des prières surérogatoires ou mortuaires, il est permis de faire des invocations ou douas en d’autres langues .
« Depuis l’avènement de l’islam, cette religion n’a pas de modification. Et depuis son avènement, il nous a été montré comment le pratiquer. Et si quelqu’un invente une autre chose, nous savons tous que cette personne veut simplement la pagaille dans la religion. Si aujourd’hui, on nous dit que chacun prie dans sa langue maternelle, les peulh en poular , les soussou en soso et les guerzes en guerze par exemple, il n’y aura plus d’organisation et cela n’est pas normal. A plus forte raison ce que le bon Dieu a dit dans le coran « ina anzalnahou ghourhanan arabyan, « ce qui veut dire qu’on a fait descendre le saint coran en langue arabe Donc tu n’as le choix. C’est dans la langue arabe que tu peux réciter la fatihah et la sourate qui va s’en suivre ainsi de suite » explique l’Imam de Labé.
« C’est vrai qu’ après le soudjoud surtout lors des prières de surérogatoire, la personne peut faire des invocations dans la langue qu’ elle maîtrise, ce doua est permis. Il est aussi permis lors d’une prière mortuaire si tu ne parles pas l’arabe, tu peux t’exprimer sur la langue que tu maîtrises pour faire des invocations pour le défunt.Mais la prière, elle n’est pas autorisée si ce n’est pas en arabe » , laisse entendre Elhadj Mamadou Badrou Bah.
S’exprimant sur l’arrestation de l’imam Nanfo Diaby à cause de sa réticence, l’érudit de Labe confie que c’est seulement l’Etat qui est habilité à sanctionner ces genres de pratiques.
« Nous les musulmans, nous ne détenons pas des fouets pour sanctionner un insolent. C’est seulement l’Etat qui est habilité à le faire comme nous sommes dans un pays laïque. Mais c’est la religion qui peut aider l’Etat et l’Etat à son tour, doit veiller sur la religion donc les deux sont complémentaires. C’est pour cela que l’Etat, si quelqu’un agit comme ça, il lui revient de sanctionner cette personne pour qu’elle sache que le pays est gouverné. Mais malgré que la personne soit fautive, c’est la loi qui doit être appliquée sur elle car les citoyens ne doivent pas se rendre justice. Il est normal que l’Etat le sensibilise ou l’oblige pour qu’il cesse ces genres de choses « , a dit l’imam de la grande Mosquée de karamoko Alpha mo Labe.