Conakry, Guinée : Ce lundi 20 Juillet 2020 à l’appel du Front National pour la Défense de la constitution, les guinéens étaient invités à manifester dans les rues pour exiger le départ du Président Condé en dépit de son interdiction par le gouvernement.
Mais sauf que selon les constats de notre reporter déployé sur l’axe Route-Niger Kaloum tout semble être normal. Bien que certaines boutiques et magasins au grand marché de Madina soient fermées, certains vendeurs et étalagistes étaient bien présents ce matin.
Parlant de la circulation des véhicules, elle était plus au moins fluide jusqu’au carrefour Moussoudougou situé entre la rentrée de Tombo dans la commune de Kaloum et le quartier Coléah.
Là, un Check-point a été érigé par les forces de l’ordre qui limitent tout accès au centre ville.
Interrogé, certains citoyens se sont exprimés sur la situation. Bernard Keita, Huissier de justice pense que le gouvernement est dans son droit d’interdire la manifestation au regard de la crise sanitaire que traverse notre pays.
« C’est une obligation pour lui (Gouvernement ndlr) de protéger ses citoyens. Le FNDC aussi a le droit de manifester mais sauf que la circonstance n’y ait pas, parce que si l’on est conscient de la situation, je pense qu’une manifestation ne serait pas la bienvenue ».
Fanta Camara, femme d’affaire n’est pas pour les manifestations parce que depuis un certain moment, « on souffre à cause de cette maladie (COVID-19). »
Dans les autres pays, dit-elle, quand on parle de manifestation, c’est pacifique, mais chez nous ici, c’est violent et on assiste souvent à des cas de morts et de blessures graves. Raison pour laquelle je décline les manifestations.»
Ibrahima Barry, vendeur de téléphone n’a pas ouvert sa boutique, mais est venu à Madina pour pouvoir gagner un peu afin de nourrir la famille.
« Je suis pour la manifestation moi, car je veux que les choses changent dans ce pays. Mais nous qui sommes des pères de familles, on ne peut pas rester même un seul jour sans sortir. C’est très difficile.»
Pour Ousmane Sylla, entrepreneur de son état, la manifestation est un droit.
« Je suis pour la manifestation, mais qu’elle soit pacifique sinon elle ne servira à rien. J’appelle les deux camps à un sens élevé de responsabilité pour que règnent la paix et la stabilité dan le pays»
A rappeler que cette manifestation a été interdite par les municipalités et le gouvernement avec pour argument l’état d’urgence sanitaire et les risques de troubles à la quiétude sociale.