Conakry, Guinée : L’ancien maire de la commune de Dixinn, aujourd’hui député à l’Assemblée nationale, Aboubacar Soumah, sollicite l’aide de l’Etat pour que Mohamed Touré, fils du père de l’indépendance guinéenne, recouvre sa liberté. Il a exprimé ce souhait ce mardi au cours d’une conférence de presse.
Selon Aboubacar Soumah, l’implication de l’Etat dans ce dossier sera une sorte de réhabilitation de Camarade Ahmed Sékou Touré.
« Nous avons lancé cet appel aux autorités actuelles car de 1958 jusqu’au 3 Avril 1984, c’est le président Ahmed Sékou Touré qui dirigeait ce pays mais sa famille est là. Ceux qui sont venus (Général Lansana) ont réhabilité Sékou Toure sur tous les plans. C’est pourquoi le palais présidentiel s’appele Sékhoutoureyah. Nous aimerions que cette œuvre continue avec l’actuel président ( Alpha Condé, ndlr) » souhaite t-il.
Le fils d’Ahmed Sekou Touré, Mohamed Touré et sa femme sont inculpés aux Etats-Unis pour escalavagisme.
« L’État guinéen peut faire les démarches entre États. Mohamed Touré n’est pas Aboubacar Soumah dont le père fut seulement un simple menuisier. Mohamed Touré, son papa a été le président de la République de Guinée, père fondateur de la Nation guinéenne. Si celui-ci a des soucis dans un autre pays, diplomatiquement la Guinée doit tout mettre en œuvre pour résoudre ce problème. Il faut que les autorités actuelles le fassent » plaide Honorable Soumah.
L’ancien Maire de Dixinn révèle que des actions sont en cours auprès des autorités guinéennes pour tenter de résoudre ce problème.
Peine de 20 ans de prison
Mohamed Touré, fils du premier président guinéen, Ahmed Sekou Touré, resté célèbre pour avoir dit « non » au général de Gaulle, a été inculpé aux États-Unis avec son épouse, Denise Cros-Touré, pour travail forcé. Ils sont passibles d’une peine de 20 ans de prison.
Esclave domestique
Selon une enquête des services de sécurité du Département d’État américain, les Touré auraient fait venir la jeune femme de Guinée à l’âge de 5 ans, en l’an 2000, et lui auraient confisqué son passeport. La victime, dont l’identité n’a pas été révélée, a réussi à s’échapper en août 2016 du domicile du couple à Southlake, au Texas, grâce à l’aide de voisins, après 16 ans passés en captivité.
Non-scolarisée, elle était en situation irrégulière, son visa ayant expiré. Transformée en esclave domestique, elle devait faire le ménage et s’occuper des enfants du couple, accusé de lui avoir fait subir des violences physiques et psychologiques, selon le ministère de la justice.
Oumar Camara