Kankan, Guinée : l’examen d’entrée en 7 année s’est achevé ce vendredi 7 août 2020 sur toute l’étendue du territoire guinéen. A Kankan, la suite des examens est envahie par un parfum de corruption qui irrite plus d’un.
A la fin des épreuves, l’ambiance des candidats était vive. Mais dans le regard morose de nombreux parents d’élèves, le désespoir et la désillusion se lisent. Maints parents d’élèves accusent certains enseignants de corruption. Ils dénoncent et avouent le payement de 300.000 FG comme gage d’admission d’un candidat.
« Comme c’est maintenant les examens, deux de mes fils et trois de mes jeunes frères, sont venus me trouver, en me disant que leurs maîtres disent d’envoyer 300.000 FG par personne, pour les examens. Moi je suis pauvre mais j’ai pris l’agent qui était réservé pour les vêtements de la fête, pour payer les frais pour que mes enfants puissent gagner. Je ne suis pas la seule à avoir payé. Pratiquement tout les parents des enfants en classe d’examen ont payé cette somme de 300.000 FG par candidat » rèvele ce père de famille qui n’ose pas dénoncer les auteurs de ces cas corruption.
Une autre dame assure également à Guineetime que ce n’est pas la première fois qu’elle est victime de cette arnaque.
« J‘ai déjà été victime l’année passée. J’ai voulu me plaindre mais puisque c’est tous les candidats aux examens de la localité qui étaient concernés, j’ai eu peur de créer des problèmes à mes enfants » reconnait-elle.
« Beaucoup d’autres femmes du village comme moi, pour ne pas mettre en péril la réussite des enfants, m’ont assuré avoir payé chacune 300.000 FG aussi. Ça, c’est sans compter les frais de transport, de documentation et autres frais qu’on a payé pour qu’ils soient reconnus comme des candidats. L’année dernière, c’etait la même chose. Les enfants pour lesquels les sommes ont été payées, ont obtenu leurs tickets pour le collège » regrette cette source sous le couvert de l’anonymat.
À noter que cette réalité ne se limite pas que dans la commune urbaine de Kankan. Elle se transporte également dans les centres ruraux de la préfecture.
Le directeur préfectoral de l’Education de Kankan, Morlaye Condé, en mission de supervision du côté de Kerouanè, nous a laissé entendre qu’il n’est pas informé de cette affaire.
Mais à Kankan, le sujet qui fait la une des débats.