Le cinéma guinéen n’a plus retrouvé son image depuis la fin du premier régime. Cela est dû à de nombreux aspects comme la vente des salles de cinéma aux particuliers ou encore le manque de moyens des acteurs dans le cadre de leurs productions cinématographiques.
Aujourd’hui, l’Etat tente par tous les moyens d’inverser à nouveau cette pyramide à travers l’Office National du Cinéma, Vidéo et de la Photographie de Guinée (ONACIG). Dans un entretien accordé a votre site d’information Guineetime.com, Noel Lama, Directeur General Adjoint de l’ONACIG a fait l’état des lieux de la situation du cinéma guinéen.
Guineetime : Quel est aujourd’hui l’état des lieux du Cinéma guinéen ?
Noel Lama : je me dis qu’après la première République, le cinéma guinéen est entrain de renaître de ses cendres. La preuve est que notre arrivée en 2017, on a institutionnalisé un certain nombre d’activités notamment la journée mondiale de la photo, la journée du cinéma africain. Et nous sommes entrain d’organiser des ateliers de professionnalisation des secteurs du cinéma. II ya quelques semaines, le FODAC a été lancé parce que qui dit cinéma, dit les moyens. Donc, puisque désormais on aura les moyens à travers le FODAC, on pourra désormais accompagner les porteurs de projets.
Pendant le premier régime, le cinéma guinéen était en avance sur les autres pays de la sous région voire sur l’Afrique et aujourd’hui, il assiste a une véritable traversée de désert.
Qu’est ce qui n’a pas marché dans ce secteur après ce régime qui pourrait expliquer cette chute du cinéma guinéen ?
La faute est qu’il faut sortir de l’idée du cinéma-Etat, nous sommes sortis d’un régime socialiste ou l’Etat mettait tout à la disposition des créateurs. Mais après le changement c’était vraiment le libéralisme. Dans ce libéralisme, les salles de cinéma ont été données à des particuliers qui n’avaient pas la culture de rentabilité des salles de cinéma. Donc, tout était tombé à l’eau et je crois c’est dans l’optique là qu’on a crée l’Institut des arts pour que nous ayons des cadres dans le domaine des arts et de la culture. C’est cette dynamique qui continue parce qu’on vient de créer un fonds de développement de arts et de la culture.
Est-ce que la création de l’ISAG de Dubréka suffit pour redorer le blason du cinéma guinéen ?
On a créé l’ISAG pour former et l’Etat devrait mettre les moyens pour accompagner ceux qui sortent de l’ISAG pour les aider à réaliser leurs projets.
Est-ce que l’ONACIG dans ses activités est soutenu par le Ministre de la Culture ?
L’Office National du Cinéma a pour tutelle le Ministère de la Culture. Donc c’est un démembrement du Ministère de la Culture. C’est un établissement à caractère administratif.
Quel message aviez vous à l’endroit des jeunes cinéastes actuellement qui tentent de se professionnaliser tant bien que mal à travers des films amateurs ?
Même ceux qui sont venus au métier du cinéma par amour, se verront obligés de se professionnaliser parce qu’il y’aura un fonds qui exigera un certain nombre de critères pour pouvoir avoir du financement. Ça sera une obligation pour eux de se professionnaliser.
Entretien réalisé par Moïse Rama Fils