Après leur prestation de serment devant la Cour Constitutionnelle, les treize (13) commissaires de la Haute Autorité de la Communication ont été officiellement installés dans leur fonction ce mardi 1er Septembre 2020.
La cérémonie de passation de service a eu lieu au siège de l’institution sis à la Cité des Nations à Boulbinet, sous la présidence du ministre en charge des Relations avec les institutions républicaines, Mohamed Lamine Fofana. En présence également du Ministre d’Etat, ministre de l’Industrie, Tibou Kamara et de Naby Youssouf Kiridy Bangoura, ministre Secrétaire général à la présidence.
Dans son discours d’adieu, la présidente sortante, Martine Condé, a remercié le ministre en charge des relations avec les institutions pour son soutien et son accompagnement tout au long de son mandat qui a débuté le 10 mars 2010. Elle a dressé son bilan : « Une visite de travail dans les quartiers généraux des partis politiques pour leur accessibilité aux medias publics et privés dans l’intérêt d’organiser les élections apaisées. L’émission et la remise des premières cartes professionnelles sécurisées avec un numéro d’identification attribué à chaque journaliste. Une mission de contrôle général conjointement menée par la Haute Autorité de la Communication et le ministère de la Communication et celui des Postes et télécommunications et de l’économie numérique dans les sièges des radios et télévisions sur l’ensemble du territoire national ».
M. Boubacar Yacine Diallo, le président entrant, a tout d’abord rappelé à l’assistance les relations de bonnes amitiés qu’il tisse avec plusieurs personnalités dirigeantes de cette institution depuis sa création avant de s’accentuer sur ce qu’il appelle « assainissement » de la presse comme tâche prioritaire. « Nous allons assainir et nous avons comme arme, la carte de presse. Elle est obligatoire et elle est délivrée par la HAC. Je sais qu’il y a eu trop de rigueur par Mme Martine et Ousmane Camara (ancien Commissaire à la HAC ndlr). Ils ont fait assez d’efforts pour faire une carte qu’on ne peut pas falsifier ». Au patron de medias, le nouveau président de la HAC rappelle : « On ne peut pas demander à un journaliste d’être indépendant quand il ne peut pas donner de la dépense à la maison. Je sais, comme ancien patron de media qu’ils y éprouvent beaucoup de difficultés pour faire face à leurs charges financières. Mais je souhaite que des efforts soient faites pour que le journaliste vive de son salaire et des avantages qui sont liés ». Pour réussir ce pari, il pense approcher le gouvernement pour solliciter ou aider les associations de presse pour que toutes les aides requises soient obtenues. Parlant de la dépénalisation, Boubacar Yacine Diallo n’a pas fait de cadeaux aux adversaires de cette loi qui protège le journaliste. Pour lui, ils (Adversaires ndlr) ne doivent pas se tromper de cible. « La dépénalisation constitue un facteur important de l’Etat de droit, même si la dépénalisation indique que le journaliste ne va pas en prison, mais il payera de l’argent. Je voudrais dire parce que j’entends beaucoup de voix qui s’élèvent qui souhaitent qu’on mette fin à cette dépénalisation, je leur dit que c’est un mauvais combat, ils doivent abandonner ce combat-là. Parce que la presse comme on peut le savoir est un bien commun », conclut le président de la HAC.
Moise Rama Fils