Deux adjoints ont tiré plus de quinze fois sur Dijon Kizzee, lundi, dans des circonstances confuses. Le LASD est déjà la cible de révélations et d’enquêtes sur l’existence de sociétés secrètes en son sein.
Cette fois-ci, il ne s’agit pas de l’image tremblante d’un téléphone portable, accompagnée de cris des témoins, mais de celle, granuleuse et silencieuse, d’une caméra de sécurité plantée sous le porche d’une maison. Dans la rue, deux hommes – on distingue l’uniforme couleur sable des adjoints du shérif de Los Angeles (LASD) – tentent d’interpeller un troisième, qui fuit. Ils le rattrapent, une courte altercation s’ensuit, l’homme parvient à s’échapper puis trébuche et tombe. A quelques mètres de distance, les agents braquent leurs armes, et font feu à plusieurs reprises. De la poussière s’élève autour de l’homme à terre, il s’agit des tirs qui ont raté leur cible. Nous sommes lundi 31 août, et la vidéo vient de capturer les derniers instants d’un Afro-Américain de 29 ans dans le quartier de Westmont, à South Los Angeles.
« Dijon Kizzee », scande Melina Abdullah, la cofondatrice de Black Lives Matter, deux jours plus tard, mercredi 2 septembre, devant le palais de justice du comté de Los Angeles. Le nom de la victime de lundi a rejoint la litanie des noms des morts aux mains des forces de l’ordre par laquelle débute chaque rassemblement du mouvement. « Il est terrible que la vie de Dijon Kizzee ait été volée ; il est terrible que vous ne puissiez pas faire de vélo en étant noir ; il est terrible qu’ils assassinent un frère et criminalisent toute une communauté après avoir volé sa vie », dénonce l’oratrice.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi De George Floyd à Jacob Blake, les familles des victimes en première ligne. Les détails sur les faits sont encore confus. Selon les services du shérif, les officiers ont tenté d’interpeller Dijon Kizzee, qui était à vélo, pour une infraction au code de la route. Mais, jeudi, ils n’étaient toujours pas en mesure de citer laquelle.
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