vendredi, avril 19, 2024

Cosa : Un marché improvisé sur les rails

Conakry-Guinée : L’occupation anarchique est toujours d’actualité à Conakry. Au quartier Bantounka 1, dans la commune de Ratoma, des vendeuses de légumes, de condiments et autres articles divers ont envahi le chemin de fer de Rusal.  

Il s’agit d’un marché improvisé au long des rails à quelques encablures du rond-point de Cosa où des femmes y vendent toutes sortes de condiments. Dans cet endroit, on aperçoit des tas de manioc, de patates, l’oignon, de la banane, bref, des légumes, fruits et tubercules. Des produits qui font la convoitise de la clientèle.

Cette occupation anarchique est également perceptible de l’autre côté des rails, car des vendeuses de galettes, de riz et du poisson sont assises à même le sol à quelques mètres seulement du chemin de fer où voltigent mouches et cafards dans tous les sens.

Ici, le passage du train a causé d’énormes dégâts matériels aux vendeuses qui persistent encore. Pertes de marchandises ou encore des dérangements intempestifs sont quotidiennement constaté à chaque passage des wagons. Un marché parallèle, installé au su et vu des autorités du marché qui ont certainement d’autres chats à fouetter.

Interrogé sur l’emplacement inapproprié de ce centre de négoce, le responsable du marché est évasif et esquive les questions de notre reporter. Pourtant une équipe de collecte des taxes journalières passe quotidiennement au nom de l’administration du marché de Bantouka, nous indique une vendeuse.

 «Nous achetons les billets de 500 fg deux fois par jour. Imaginez, il y a combien de vendeuse ici dans ce marché ? Mais ils peinent à construire un hangar digne où installer nos étales », s’indigne Fatou Diallo, vendeuse de condiments divers.

C’est une version contradictoire qu’elle vous explique, riposte de passage un agent de collecte qui a pris notre conversation en marche. Selon lui, aucun problème de places ne se pose à l’intérieur du marché, ce sont les femmes qui refusent d’y aller, dit-il. Elles ont voulu seulement créer un marché parallèle, indique le quadragénaire.

En tout cas, des risques d’accidents ferroviaires sont très élevés dans cet endroit. D’ailleurs, le policier de chemin de fer posté à ce lieu, Abdoulaye Thiam, raconte sa mélancolie en abordant ce sujet. 

«Il n’y a pas de méthodes que nous n’avons pas appliquées pour dégager ces femmes d’ici. Nous avons brulé les tables et dispersé les étales n’importe comment, elles sont toujours restées. Même la présence d’un poste de police non loin d’ici ne fait pas peur à ces vendeuses », explique M. Thiam. Il a toujours un sifflet à la bouche pour avertir les occupants très proches des rails au moment du passage des wagons. Le policier n’en peut plus, il sollicite le déguerpissement de tout ce site.

Autre encombrement, c’est l’improvisation d’une gare routière et celui d’un lieu de stationnement des taxis motos qui occasionnent parfois des montres embouteillages. De quoi s’inquiéter en cas de passage précipité du train minier.

Saloum Condé

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