Conakry-Guinée : Alors que certains observateurs dénoncent des discours ethniques des candidats à la présidentielle en Guinée, le président Alpha Condé tente de se faire blanchir. Mais son principal opposant, Cellou Dallein Diallo, affirme que la gouvernance Condé a été caractérisé par la différence ethnique.
Accusé de tenir des discours à relent ethniques à l’occasion de cette campagne présidentielle, Alpha Condé est sorti de son silence ce mardi soir (6 octobre) lors d’une interview qu’il a accordée à nos confrères de France24 et RFI. Il a balayé d’un revers de la main toutes les accusations portées à son encontre. Le candidat du RPG Arc-en-ciel ne se reproche de rien. Il se voit plutôt panafricaniste ou encore le grand rassembleur des Guinéens. « Je n’ai jamais tenu de discours à relent ethnique. Je suis malinké, je parle soussou 10 fois mieux que le malinké. La preuve est que je suis panafricaniste. Quand Sékou Touré m’a condamné, ce sont les jeunes peulhs qui me soutenaient, je n’ai jamais tenu un discours ethnique. En 1984, les militaires ont massacré les malinkés. J’ai dit que le président d’alors n’a pas eu raison de dire « Who fatara » vous avez bien fait. Dans mon combat contre le Général Lansana Conté, j’ai toujours critiqué son projet de société, je n’ai parlé de Soussous », a-t-il déclaré.
Selon nos informations, le président Alpha Condé aurait annoncé récemment en vidéo conférence, à l’occasion de l’ouverture de la campagne électorale à Kankan (Haute Guinée) et à N’Zérékoré (Guinée forestière) que le pays pourrait être agressé. Interrogé sur la RFI, l’actuel locateur du palais sekoutoureyah considère cette information de fake news. « Je n’ai jamais dit à mes militants qu’on est en guerre. Depuis le début, je n’ai pas fait de meeting, j’ai parlé en vidéoconférence. J’ai toujours dit à mes militants de ne pas jeter les pierres et de ne pas répondre à la provocation. J’ai toujours dit que nous devons être solidaires. Ce sont des fakes news. La Guinée est classée au 4é rang mondiale dans ce sens », a expliqué le président Alpha Condé en expert.
Pendant ce temps son principal adversaire, Cellou Dallein Diallo qui est en campagne dans l’arrière-pays se veut pacifique. Devant ses militants, il prône la réconciliation nationale. « Nous ne pouvons pas continuer à faire la politique de notice. Monsieur Alpha Condé avait promis de nous unir, de nous réconcilier, la Guinée n’a jamais été divisée comme sous cette présidence. Quand je serai élu, je ferai de la réconciliation l’une de mes priorités lors de mon premier mandat », a-t-il promis
Aux dires de certains observateurs, c’est la candidature de Cellou Dallein Diallo, principal adversaire, d’Alpha Condé qui a légitimé la participation du Président Condé. Une hypothèse que le PRAC rejette catégoriquement. « Je vous fais remarquer qu’au sein FNDC, il y a eu 4 candidats. Kabèlé, Ousmane Kaba, Kourouuma, je n’ai pas à commenter la candidature de quelqu’un », a indiqué Alpha condé.
Entre octobre 2019 et juillet 2020, selon Amnesty internationale, au moins 50 personnes sont mortes et 200 ont été blaissé. Le Président n’accorde pas visiblement de crédit à cette enquête sur les crimes contre l’humanité. « Je ne crois pas à Amnesty internationale parce qu’ils font des rapports unilatéraux. La plupart des gens qui ont tués à N’Zérékoré sont venus du Liberia voisin et de Kènèma en Sierra Léone », a conclu le Président sortant Alpha Condé.
Saloum Condé