Enlevée fin 2016 dans le nord du Mali, la septuagénaire qui dirigeait une organisation d’aide à l’enfance pourrait être libérée en échange de dizaines de djihadistes.
Le sort de Sophie Pétronin, la dernière otage française dans le monde, et de Soumaïla Cissé, ancien ministre et candidat à la présidentielle, également présumé enlevé par les djihadistes, restait entouré d’incertitude, mardi 6 octobre au soir, malgré les signes persistants d’une libération imminente au bout d’une longue captivité.
La famille de Sophie Pétronin a laissé entendre qu’après près de quatre ans de détention dans un lieu inconnu, son transfert du nord du Mali vers la liberté était en cours. Au même moment, le Mali vivait au rythme des informations sur une libération de Soumaïla Cissé, kidnappé pour sa part il y a plus de six mois et objet avec Mme Pétronin d’un échange contre des dizaines de djihadistes, selon différentes sources proches des tractations.
Cependant les autorités maliennes et françaises ont gardé un silence total, se gardant de confirmer que la libération de dizaines de djihadistes (206 précisément, selon un organe de communication d’Al-Qaida) étalée entre le week-end et mardi visait à la libération des deux otages, et que ces deux derniers avaient changé de mains.
La famille est confiante, mais reste prudente
La famille de Mme Pétronin, elle-même, a exprimé beaucoup d’espoir, sans avoir de certitude absolue. Le fils de Sophie Pétronin, Sébastien Chadaud, a pris mardi un vol à Paris à destination de Bamako, la capitale malienne, où il est arrivé en début d’après-midi. Le neveu de Sophie Pétronin, Lionel Granouillac, qui s’est lui aussi fortement mobilisé pour sa tante ces dernières années, a été en contact téléphonique avec Sébastien Chadaud. « Par rapport à ce que Sébastien m’a dit, à l’évolution depuis cet après-midi et ce début de soirée, on peut affirmer qu’elle est libre », a-t-il dit au téléphone à l’Agence France-Presse (AFP).
« Elle est actuellement en transit entre Gao et Bamako », a-t-il ajouté. Cependant, Sébastien Chadaud n’a pas été en contact visuel ou verbal avec elle, a-t-il précisé en incitant à la prudence. « Nous, la famille, nous sommes très confiants, nous attendons, mais nous sommes quand même dans cet état d’esprit », a-t-il dit. Sa prudence pourrait être dictée par la complexité d’une opération délicate et de la logistique à mettre en œuvre dans un pays largement semi-désertique grand comme plus de deux fois la France.
LE MONDE