Conakry-Guinée : En cette période électorale, l’utilisation des enfants surtout les élèves pour des fins de campagne électorale est devenue une option pour les politiques.
M. Michel Pépé N’Balamou, secrétaire général du Syndicat national de l’éducation (SNE), déplore le comportement de certains candidats à la présidentielle du 18 octobre 2020. Pour lui, l’école guinéenne ne doit pas être un terrain de lutte politique, les élèves et les enseignants doivent garder leur neutralité. « Utiliser les enfants pour des fins de campagne relève d’une certaine irresponsabilité politique d’autant plus que nous savons que cette année scolaire a été beaucoup plus secoué par des crises. Que ça soit des crises syndicales, des crises liées aux manifestations politiques dans certains quartiers et certaines villes sans oublier la crise sanitaire qui ont négativement agi d’ailleurs sur les résultats des examens nationaux », a rappelé M. N’Balamou.
Le syndicaliste Michel Pépé N’balamou dénonce par ailleurs le comportement de certains responsables d’établissements qui selon lui font excès de zèle en faisant sortir les élèves pendant les meetings politiques. « On ne dit pas que l’élève ne doit pas aller à un meeting, il est avant tout un citoyen et s’il a 18 ans révolu, il est dans ses droits d’être électeur. Donc, on ne le nie pas, mais il ne faut pas qu’ils viennent libérer les élèves pour dire qu’il y a tel directeur de campagne qui arrive ou tel ministre qui arrive. Malheureusement, c’est ce qui se constate sur le terrain et on ne mesure pas tout le temps perdu durant cette année scolaire », a-t-il dénoncé.
Le secrétaire général du SNE invite les parents d’élèves à faire face à cette situation, mais tout d’abord il faut que les gens réalisent ce qui se passe dans notre pays parce qu’on ne peut pas prêcher dans le désert. « Il faudrait que les parents eux-mêmes soient conscients que leurs enfants ne doivent pas être des moutons de panurge et des bétails électoraux pour des gens qui leur donnent des tee-shirts, des casquettes et trente mille francs alors que eux ils ont leurs enfants à l’étranger. Je rappelle que le syndicaliste n’est pas seulement dénonciateur, il joue aussi le rôle de plaidoirie, de proposition et d’alerte précoce. Donc, si nous alertons et rien n’est fait, nous allons continuer notre combat », », a conclu M. Michel Pépé N’Balamou.
Aissatou Alhassane Diallo