Conakry-Guinée : En conférence de presse ce dimanche 8 Novembre 2020, le candidat du RGD est revenu sur les raisons qui ont poussé son parti à ne pas saisir la Cour constitutionnelle.
Selon Me Abdoul Kabele Camara, son parti savait que même les principes de droit les plus élémentaires n’allaient pas être respectés par la Cour constitutionnelle.
«Le RGD n’a pas fait de recours au nom et pour le compte de son candidat parce que tout simplement nous savions que les principes de droit les plus élémentaires n’allaient pas être respectés. Nous savions que la CENI tout comme la Cour constitutionnelle ne sont que des caisses de résonnance. La preuve est qu’ils ont botté tour à tour les arguments des candidats qui ont déposé leurs recours. Ce n’était pas une surprise pour nous. La Cour constitutionnelle a rendu un arrêt ordonnant à la CENI de remettre aux représentants des candidats les copies des procès-verbaux. Cet arrêt n’a jamais été appliqué. La Cour aurait dû s’assurer de l’application correcte de cet arrêt. C’est un ordre que la Cour a donné et son arrêt est sans appel. Cela n’a pas été fait. Mieux des arguments ont été déposés par certains avec des chiffres précis, clairs, mais on invoque le manque d’éléments de preuve. Donc on était convaincu », explique le candidat du RGD.
Il est tout de même revenu sur les raisons qui ont poussé le RGD à prendre part à l’élection présidentielle du 18 Octobre dernier.
«Pour retrouver notre place sur l’échiquier. Et si on ne l’avait pas on n’aurait pas eu droit à la parole. Ce n’est pas une façon de construire la démocratie. La politique de la chaise vide ne peut que déconsolider la démocratie », a fait savoir Abdoul Kabele Camara.
Poursuivant le président du RGD annonce son rejet des résultats de la présidentielle.
« Cette élection devait permettre la consolidation de nos institutions républicaines par le biais de l’alternance démocratique. Mais malheureusement, en lieu et place d’une saine compétition, nous avons assisté à un hold-up électoral. La vérité est que les électeurs Guinéens, dans leur majorité, ont choisi de tourner la page d’une gestion clanique et hasardeuse de l’État. Ils ont fait preuve de civisme et de maturité politique pour défendre dans les urnes l’alternance démocratique consacrée par la Constitution. Leur victoire leur a pourtant été volée et cela n’augure rien de bon pour la stabilité, la paix et le développement de notre chère patrie. Un passage en force en appelle un autre. C’est maintenant qu’il faut y mettre fin si nous ne voulons pas voir tous les prochains présidents de la République s’éterniser au pouvoir. Le coup d’Etat civil, appelé 3è mandat, a répandu les ténèbres sur notre pays et engendré ainsi le chaos de la démocratie. Mais très bientôt, par l’aide de DIEU, l’Etre éternel et le Très haut, l’ordre démocratique chassera les ténèbres et la Divine lumière éclairera le chemin des patriotes », conclut l’ancien collaborateur du président élu.
Oumar Camara