Conakry-Guinée : La reprise des cours ne suscite pas assez d’engouement chez les parents d’élèves. Après l’annonce du report de l’ouverture des classes par le ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation, les préparatifs se poursuivent lentement dans la capitale guinéenne, en attendant le 1er décembre date à laquelle est prévue la prochaine rentrée des classes.
Cette nouvelle réjouit d’ailleurs de nombreux parents d’élèves, qui selon eux, étaient préoccupés par l’approche de l’ouverture compte tenu de la crise sanitaire et la crise sociopolitique qui ont impactés les activités du pays.
Pour M. Hamidou Diallo, parents d’élèves, le report de cette date est une décision salutaire. « Personnellement, j’étais très inquiet parce que le Covid-19 et la crise sociopolitique ont affectés les activités. En ce moment, on trouve à peine la dépense et nos enfants doivent aller à l’école. C’est une bonne chose qu’ils repoussent la date, le moment pour nous de bien se préparer. J’ai au maximum 9 enfants à scolariser, vous imaginez cette responsabilité. Si au moins, le gouvernement mettait à la disposition de la population suffisamment d’écoles publiques, on n’aurait pas à nous inquiéter pour la scolarité. À part les tenues que j’ai acheté l’année passée qui sont toujours chez le tailleur puisque certains de mes enfants n’ont pas suivis les cours par manque de moyens, je n’ai rien préparé pour le moment, mais on a encore le temps », s’est-il lamenté.
Comme de nombreux autres parents d’élèves, M. Mamadou Saliou Diallo s’exprime sur la situation économique de la Guinée. « On se prépare légèrement avec la cherté des prix des fournitures scolaires sur le marché. Ce n’est pas facile, la situation politique nous a déjà bouleversés avec tout le temps passé à la maison sans travailler. On n’a pas eu le temps de penser à l’ouverture. Je crains que cela ne pousse beaucoup de parents d’élèves à réduire le nombre d’enfants à scolariser cette année, car les temps sont durs », s’inquiète ce parent.
Acheter les fournitures scolaires et payer les frais de scolarité sont des tâches difficiles en cette période que traverse notre pays explique cet autre parent qui préfère garder l’anonymat. « Dans les écoles privées dès que les cours reprennent, ils demandent à payer même les mois qui n’ont pas été enseignés. Pourtant, cela ne nous arrange pas, c’est le gouvernement qui devait nous aider en construisant des établissements publics où nous pouvons inscrire nos enfants. Mais là, le problème d’abord c’est comment trouver l’argent pour les neufs mois sans parler de cahiers ou autres fournitures. J’exhorte nos dirigeants à s’impliquer davantage dans l’éducation », a-t-il martelé.
Aissatou Alhassane Diallo