Dubréka-Guinée : Ces derniers temps, la ville Conakry avait gardé une belle image en matière de salubrité publique. Mais malheureusement depuis quelques semaines, l’insalubrité refait surface, malgré l’installation des poubelles au niveau des carrefours, on peut constater la présence des ordures un peu partout sur la chaussée, une situation qui devient encombrante pour les citoyens.
C’est le cas par exemple de Kagbélen, un quartier de la commune urbaine de Dubreka où les caniveaux sont transformés en dépotoir d’ordures. Ici, les marchands, les motards et même les vendeuses de salade passent quotidiennement leurs journées autour de ces ordures.
Il faut signaler que cette autre partie du pays n’a pas bénéficié du projet de nettoyage depuis le début. Chose qui préoccupe les populations qui y vivent. Interrogée, Mme Fatoumata Bangoura, vendeuse de chaussures et d’autres articles, déplore : « Nous souffrons beaucoup, car vivre tous les jours à côté de ses ordures est insupportable, mais nous n’avons aucun choix parce que c’est ici qu’on trouve de quoi nourrir nos différentes familles. Même si nous sommes conscientes que cela peut engendrer des maladies, on a nulle part où aller, toutes les places sont occupées comme vous le voyez. Depuis quelques mois, on cohabite avec ces tas d’ordures, aucun responsable n’est venu nous débarrasser de cela. D’ailleurs, nous les femmes qui sommes-là, nous avons cotisé chacune 50 000 fg, puis on a fait appel à une machine pour nettoyer un peu les caniveaux, mais sans l’aide des autorités, on ne pourra pas tout faire », a-t-elle expliqué.
À côté de cette dame, on peut voir une autre vendeuse de galettes dans un plateau non couvert, à quelques microns des ordures qui dégagent des odeurs nauséabondes, mais malheureusement qui appelle la clientèle.
Dans la journée de ce dimanche 27 décembre, au rond-point de Kagbelen, les chauffeurs, usagers et marchands sont exposés à des risques de maladies à cause de la fumée qui se disperse dans la nature.
M. Paul Kolié, motard, ne reste pas en marge de cette problématique. Il pointe du doigt l’Etat et les syndicats qui selon lui doivent défendre leurs causes. « Nous sommes ici en longueur de journée intoxiquer par cette fumée. Sans les bavettes, on a du mal à respirer et souvent on est enrhumé, on sent mauvais, il y a même des clients qui nous ignorent à cause de cela et cela se répercute sur nos travaux. Ce n’est pas facile pour nous de quitter, c’est ici on se débrouille, nos chefs sont-là et ils s’en fichent de cela. Selon eux, ce travail ne relève pas de leurs compétences », se lamente ce jeune.
Ces habitants lancent un cri de cœur à l’endroit du gouvernement et les exhortent à prendre des mesures adéquates pour rendre propre cet endroit en cette période de Coronavirus. Aissatou Alhassane Diallo