Conakry-Guinée : Les opérations de déguerpissement des encombrants physiques le long des routes de Conakry ont été lancées officiellement le samedi 30 janvier à Kaloum et s’étendra sur l’ensemble de la capitale. C’est le centre administratif de la presqu’île de Kaloum qui a servi de cadre au lancement des activités.
Cette compagne est dirigée par le ministre de la Ville et de l’Aménagement du territoire, Ibrahima Kourouma, du gouverneur de la ville de Conakry, le Général Mathurin Bangoura, la mairesse de Kaloum, Hadja Aminata Touré et beaucoup d’autres personnalités. Les mêmes actions se sont poursuivies ce lundi 1er février dans la commune de Dixinn et environnants.
A Dixinn, les mêmes applications sont de mise pour pouvoir efficacement assainir le grand Conakry et ses environs. Très tôt ce matin 1er février 2021, les propriétaires des lieux ciblés se sont précipités pour récupérer ceux dont ils ont besoin ou éventuellement raser tout le long de la chaussée, censée être le terrain public. De l’amertume à la consternation, ils sont des milliers qui sont dépossédés de leurs sites économiques, comme le souligne Moussa Bangoura, coiffeur de son état. « Il est évident que l’Etat joue pleinement son rôle. Mais quand il s’agit de démolir les biens des gens sans construire très vite, cela fait un peu mal. Je suis d’accord pour bien servir, il faut impérativement être rigoureux, la question que je me pose : est-ce que l’Etat a les moyens de construire en un laps de temps tous ceux qu’ils ont démoli ? », s’interroge-t-il.
En démarrant cette initiative, le ministre de la Ville et de l’Aménagement du territoire, Dr Ibrahima Kourouma, a déclaré : «Je voudrais signifier ici que le ministre de la Ville et de l’aménagement du territoire sur instruction du président de la République, Pr Alpha Condé afin d’entreprendre cette grande campagne de dégagement des encombrants physiques se trouvant au niveau de la circulation. Que cela soit au niveau des routes, des kiosques, conteneurs, des boutiques même des maisons. Si c’est aujourd’hui, ils sont à une position qui encombrent la circulation, qu’ils sont installés de façon irrégulière sur les trottoirs, nous allons prendre des dispositions et cela va naturellement dans l’amélioration des conditions de vie de la population ».
Ces déguerpissements viseront à aplanir l’interminable embouteillage dans la ville de Conakry sachant que dans certains endroits de la capitale, il est possible de faire des heures de bouchons sans pour autant atteindre la destination souhaitée, comme le précise le Ministre Ibrahima Kourouma : « Cette opération va être pérenne. D’abord la première des choses que nous faisons, nous allons tout de suite dégager les incomburants et nous allons prendre toutes les dispositions pour que les endroits dégagés ne soient plus occupés par les populations. Regarder les grands embouteillages que nous avons aujourd’hui sont dû parce que les routes sont rétrécies. Soit on a déposé les kiosques, les piétons viennent marcher sur les routes, on a les conteneurs et les gens ont construit sur les trottoirs. Aujourd’hui tout ce qui se passe comme bouchons, ce sont les éléments que nous vivons dans notre capitale et nous allons travailler pour que le cadre de vie de nos citoyens change ».
Concerner par la même situation, le président du Conseil de ville, le gouverneur Mathurin Bangoura a fait savoir : « Cette opération vise à débarrasser les encombrants physiques qui non seulement empêchent les populations de mieux se mouvoir, mais aussi et surtout qui donnent un mauvais visage à la capitale guinéenne. Tous les endroits qui seront dégagés seront aménagés. Tous les endroits qu’on est en train de dégager aujourd’hui seront aménagés et les travaux ne tarderont pas. Avec la commune, nous allons faire des pavés et ce sont ces aménagements qui vont empêcher les gens de se réinstaller. Aussi, il y aura des endroits qui seront transformés en parkings-payants pour permettre aux gens de bien garer leurs engins ».
Toutefois, ledit déguerpissement dans le grand Conakry prendra trois semaines voire plus. Histoire de faire face aux occupations anarchiques auxquelles les Conakrykas sont confrontés quotidiennement. Il permettra d’agrandir les trottoirs urbains et réduire à minima le risque d’embouteillage dans la cité de Conakry.
Amara Touré