Conakry-Guinée : Le ministère de l’Education nationale et l’alphabétisation a présenté ce lundi 8 février à Conakry les programmes, les projets et activités du département au titre de l’année scolaire 2020-2021. C’était à l’occasion de la journée d’information qu’elle a organisée dans un réceptif hôtelier de la place. Ce Programme est décennal et sera réalisé courant 2020-2029.
Dans son discours d’ouverture, Dr Bano Barry, ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation, explique : « Les actions qui vont vous être présentées expriment en grande partie quelques une des solutions de remédiation que j’ai hérité de mon prédécesseur et de mon impulsion personnelle après des mois passés à la tête de ce stratégique ministère. Il s’agit de qualifier la gestion et le pilotage du système éducatif à travers la digitalisation de l’ensemble des domaines de gestion. La stratégie digitale est pertinente, c’est la réponse aussi bien de l’enseignement lui-même que de la gestion du système de la bonne gouvernance. A travers la restructuration des services centraux, déconcentrés du ministère en s’appuyant sur des travaux réalisés par le projet NFQE sur appui technique et financier de l’USAID et en les actualisant. Accélérer l’accès équitable à l’enseignement général par l’élargissement de l’accès à tous en respectant l’équité et la justice sociale par la réalisation d’étude fine pour comprendre les motivations des populations qui scolarisent peu ou pas du tout. Par la rénovation des écoles les plus dégradées, le remplacement des écoles hangars sur l’ensemble du territoire national, l’extension des écoles à cycle incomplets partout où la demande scolaire l’impose et la construction de nouvelles écoles dans les zones à forte demande scolaire. Le recrutement sur la base de fiche de poste de nouveaux enseignants plus qualifiés et de nouveaux cadres dans les services d’appui et rattachés à partir de fiche de poste. Désormais le MEN-A sera une porte d’entrée, mais sans porte de sortie avant la fin du contrat décennal qui liera le personnel avec l’État. L’élargissement de l’éducation de base pour qu’à la fin du premier cycle du secondaire par l’offre du préscolaire et des cantines comme instrument d’instruction, de maintien et de réussite ».
L’autre volet de ce programme est selon Dr Bano, c’est d’améliorer la qualité des enseignements et des apprentissages par le rehaussement du niveau académique et professionnel des cadres du MENA à travers des formations diplômantes. « La requalification académique et professionnelle des enseignants dans la langue d’enseignement qui est le français pour les enseignants du primaire et du secondaire du calcul pour ceux du primaire et en mathématiques pour ceux du secondaire. L’introduction de l’enseignement de l’anglais à tous les niveaux du système et le renforcement des capacités académique et professionnelle de la chaîne pédagogique et administrative. La révision du cadre d’orientation curriculaire de l’école fondamentale et la diversification du lycée pour la marée de l’enseignement supérieur et au marché de l’emploi. Le développement d’une offre mixte de formation présentielle et à distance pour les enseignants et les apprenants. Impulser une dynamique nouvelle pour l’alphabétisation et l’éducation des apprenants. Impulser une dynamique nouvelle pour l’alphabétisation et l’éducation des adultes en renforçant les compétences linguistiques, pédagogiques et andrologiques des moniteurs, des éducateurs et d’animateurs d’alphabétisation en donnant un nouveau souffle à l’éducation informelle à travers la redynamisation des centres NAFA, en développant un mécanisme inédit pour l’apprentissage des langues nationales dans les écoles et les services publics afin d’aider à la consolidation de l’unité nationale », soutient le premier responsable du MENA.
La décentralisation du système éducatif pour rendre l’école et son contenu enseignants et apprenants aux collectivités est l’autre pan de ce programme décennal déclare le ministre. « Je m’engage à porter ce projet jusqu’à son terme, mais on ne doit décentraliser que ce que l’on connait, qu’on supervise et que l’on contrôle. Le moins d’État central exige du mieux Etat. Plus vite sera la décentralisation plus rapide sera le transfert de l’école aux collectivités en assurant par nos services techniques centraux et déconcentrés le contrôle qualité de façon certaine. Le MENA s’engage dans la digitalisation pour gérer les ressources humaines, les infrastructures scolaires, les élèves et les intrants pédagogiques par la digitalisation. Le MENA sera en mesure de coordonner le mouvement du personnel tant à l’intérieur des structures déconcentrées qu’entre le MENA et les autres », espère Dr Bano Barry.
Pour cette année 2021, 19 290 enseignants seront recrutés soit 14 037 pour le primaire, 4 165 au secondaire.
Oumar Camara