Conakry-Guinée : La décision du Président Alpha Condé datant du 1er janvier 2020 concernant l’interdiction de l’importation des véhicules cyclomoteurs et motocycles dont le Poids Total Autorisé en Charge (PTAC) est inférieur ou égal à 3,5 tonnes, âgés de plus de 8 ans va rentrer en vigueur dans les prochains jours. Ajouter à cela, il est interdit également l’importation des véhicules de transport dont le nombre de places est supérieur ou égal à 7 âgés de plus de 10 ans. Pour les véhicules de transport, ils doivent être âgés de 12 ans et dont le PTAC est supérieur à 3,5 tonnes. Cette restriction n’enchante pas les revendeurs de véhicules d’occasion que nous avions rencontrés le samedi 6 février.
La restriction sur l’importation des véhicules de moins de 10 ans en République de Guinée n’est pas bien perçue par les importateurs et vendeurs de ces engins roulants. Tous pleurent une décision qui impactera sur les activités. « C’est une nouvelle qui nous a choqué sachant que la douane nous taxe de trop. S’ils interdisent l’importation des véhicules de moins de dix (10) ans, alors que le fond n’est pas comme ça parlant de la liquidité. Et il faut forcément de la liquidité, ce qui cause assez de problème à nous importateurs » se désole Mouctar Magassouba, revendeur de véhicule d’occasion au rond-point Moussoudougou, situé à la rentrée de Kaloum dans la commune de Matam.
Assis devant son Park automobile au quartier Coléah sur l’autoroute Fidel Castro, Traoré Mohamed peine a trouvé un client depuis près de trois semaines. Les véhicules qu’il revend date de 2004 en majorité et coute en moyenne 50 à 80 millions de francs guinéens selon les marques. Pour lui, cette restriction sur l’importation de véhicule de moins de 10 ans n’est pas en faveur de la population guinéenne. « Moi personnellement, je ne suis pas pour cette décision vu la situation. Dire qu’il faut importer les voitures de huit (8) ans, on ne peut pas vendre cela ici en Guinée pas moins de dix (10) milles dollars. Vu la situation actuelle, peu de guinéens pourrons se procurer des véhicules à ce prix » explique-t-il. Face à cette décision gouvernementale, ce revendeur plaide l’autorité de revoir une autre option. « Nous demandons à l’Etat de revoir cette décision tout en proposant une autre option. Nous préférons une autre proposition que l’interdiction totale d’importer les véhicules de moins de dix(10) ans », insiste M. Traoré.
Mouctar Magassouba, quant à lui, plaide pour une réduction des frais de dédouanement au port. Il estime qu’avec cela, les revendeurs de véhicules d’occasion peuvent espérer importer leurs marchandises de moins de 10 ans. « Si elles (autorités, ndlr) peuvent revoir les tarifs au niveau du port, nous (revendeurs de véhicules d’occasions, ndlr) pourrons être d’accord, mais nous ne pourrons pas accepter cette décision avec les surfacturations du port. Nous ne pouvons pas continuer avec ça » préviens ce revendeur mécontent.
Pour de nombreux Guinéens, cette décision est en déphasage total avec les réalités du pays et du pouvoir d’achat du Guinéen moyen surtout pour la majorité des agents de la fonction publique.
Moïse Rama Fils