Conakry-Guinée : Le collectif des avocats de la défense dénonce ce qu’il appelle de graves violations des droits de la défense par le pool de juges d’instruction en charge du dossier des leaders politiques arrêtés au lendemain de l’élection présidentielle du 18 octobre dernier.
Il l’a fait savoir au cours d’un point de presse animé ce mercredi 24 février 2021 à la Maison de la presse.
Au cours de son intervention, Me Salifou Béavogui a rappelé les raisons qui ont poussé le pool d’avocats à suspendre leur participation à la procédure. « Après plusieurs mois d’observation de ces différentes procédures le 9 février 2021, le collectif a relevé avec regret le caractère fallacieux des chefs d’accusation, les arrestations arbitraires prolongées et de surcroît la violation répétée et intolérable des droits de la défense. A la suite de ce constat, le collectif a relevé qu’il ne faisait plus l’ombre d’aucun doute que notre justice plus soucieuse de satisfaire aux réquisitions du ministère public qu’à la manifestation de la vérité entraîne inéluctablement l’opinion nationale et internationale vers une parodie de justice que le collectif ne saurait en aucune manière cautionnée parce que c’est une parodie de justice », a-t-il rappelé. Et de poursuivre : « En réalité, le collectif ne saurait s’associer à une procédure judiciaire déjà biaisée précédent un procès inéquitable dans lequel le collectif estime que les peines à distribuer sont déjà programmées ».
Me Salifou Béavogui a également dénoncé les interrogatoires de fond auxquelles leurs clients sont soumis. « Cependant, pendant que le collectif s’abstient de toute participation à ces procédures, nous avons appris avec regret que le pool de juge d’instruction extrait nos clients pour les soumettre à des interrogatoires de fond sans avocats », a-t-il affirmé.
Le collectif a réitéré sa décision de suspension de sa participation à toutes les procédures du genre jusqu’à ce que les conditions d’un procès équitable garantissant les droits de la défense soient réunies.
Oumar Camara