Londres et Dakar, le 8 mars 2021 – Le Prix Ibrahim 2020 pour un leadership d’excellence en Afrique a été décerné au président du Niger, Mahamadou Issoufou. La Fondation Mo Ibrahim a annoncé l’attribution du prix aujourd’hui, à l’issue d’une réunion de son Comité du Prix indépendant.
Le président Issoufou a effectué deux quinquennats présidentiels, de 2011 à 2020. Il est le sixième lauréat du Prix Ibrahim, qui récompense et met à l’honneur le leadership africain d’excellence. Le Prix Ibrahim vise à distinguer les dirigeants exceptionnels qui, au cours de leur mandat, ont développé leur pays et renforcé la démocratie et l’état de droit pour le bénéfice de l’ensemble de leurs concitoyens.
Dans sa citation, le Comité du Prix souligne le leadership exceptionnel du président Issoufou, à la tête d’un des pays les plus pauvres au monde, confronté à un cumul de défis apparemment insurmontables. Tout au long de son mandat, il a conforté la croissance économique au bénéfice de ses concitoyens, fait preuve d’un engagement indéfectible en faveur de la stabilité régionale et défendu sans relâche le respect de la règle constitutionnelle et démocratique.
Lors de l’annonce de la décision, le président Festus Mogae, président du Comité du Prix et ancien président du Botswana, a déclaré : « Face aux problèmes politiques et économiques les plus graves, notamment un extrémisme violent et une désertification croissante, le président Issoufou a su conduire ses concitoyens sur la voie du progrès. Aujourd’hui, le nombre de Nigériens vivant sous le seuil de pauvreté est tombé à 40 %, contre 48 % il y a dix ans. Bien évidemment les défis demeurent conséquents, mais le président Issoufou a tenu ses engagements auprès du peuple nigérien et leur a ouvert la voie d’un avenir meilleur. Après mûre réflexion, le Comité a considéré que le président Issoufou est le digne lauréat 2020 du Prix Ibrahim. »
Mahamadou Issoufou a été élu président par la voie démocratique pour la première fois en 2011, après de nombreuses années de régime militaire au Niger. Il a été élu pour un second mandat en 2016 et quitte ses fonctions à l’échéance prévue, dans le respect absolu de la règle constitutionnelle.
Les données de l’Indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique (IIAG) soulignent les réussites du président Issoufou. Au cours de ses dix années de présidence, le Niger a progressé dans de nombreux domaines, notamment dans chacune des quatre dimensions de la catégorie Développement humain– Santé, Education, Protection sociale, Environnement. Le Niger figure parmi les dix pays africains qui ont réalisé les plus fortes progressions dans le renforcement des opportunités socio-économiques pour les femmes au cours de la décennie écoulée.
Prenant connaissance des résultats des délibérations du Comité du Prix, Mo Ibrahim, président de la Fondation Mo Ibrahim, a déclaré : « Je suis très heureux du choix du Comité du Prix. Le président Issoufou est un dirigeant exceptionnel, qui a œuvré sans relâche pour son peuple, pour son pays et pour sa région, en relevant des défis apparemment incommensurables avec courage et détermination. Je suis fier que le président Issoufou soit reconnu comme un exemple de leadership d’excellence et j’espère que son parcours inspirera de nombreuses générations de leaders africains. »
Le président Mahamadou Issoufou rejoint la lignée de lauréats du Prix Ibrahim qui comprend la présidente Ellen Johnson Sirleaf du Libéria (2017), le président Hifikepunye Pohamba de Namibie (2014), le président Pedro Pires du Cabo Verde (2011), le président Festus Mogae du Botswana (2008) et le président Joaquim Chissano du Mozambique (2007). Le président Nelson Mandela a été nommé le premier lauréat honoraire en 2007.
Le Prix Ibrahim est une récompense d’une valeur de 5 millions de dollars US versée sur dix ans. Il permet au continent africain de continuer à bénéficier de l’expérience et de la sagesse de ses dirigeants d’exception en donnant à ces derniers l’occasion de poursuivre une action citoyenne sur le continent une fois leur mandat national achevé.
Chaque année, le comité d’attribution du Prix Ibrahim considère les chefs d’État ou de gouvernement d’un pays africain, qui, élus par la voie démocratique, ont quitté leurs fonctions au cours des trois dernières années, après avoir exercé leur mandat conformément à la règle fixée par la Constitution de leur pays.