Conakry-Guinée : Chaque année, à l’approche du mois de Ramadan, les Guinéens se plaignent de la hausse des prix des denrées alimentaires. Et cette année a 35 jours du mois saint, les produits se revendent au triple prix que les années précédentes.
Notre rédaction est allée à la rencontre de commerçants à Madina, grand marché de Conakry, pour savoir les raisons de cette flambée des prix à quelques semaines du mois béni de Ramadan.
Pour ce commerçant Mamadou Aliou Baldé, l’augmentation du prix des denrées alimentaires n’est pas la faute aux commerçants, mais plutôt à l’Etat. « C’est le Gouvernement guinéen qui a dépensé tout l’argent qui était au niveau de la caisse pour faire ses campagnes lors des élections présidentielles. Et maintenant, ils sont obligés de faire monter les taxes et les impôts pour récupérer l’argent dépensé lors de la présidentielle », dit-il. Poursuivant, il indique : « Avant on dédouanait les marchandises au port à 50 millions de francs guinéens, mais aujourd’hui on le fait entre 100 à 150 millions ou plus. On loue aussi les conteneurs pour importer les produits en Guinée, 6 000 à 7 000 USD, selon les pays de provenance. En plus, on doit ressortir nos intérêts dans l’argent investi. C’est pourquoi, quand vous partez au marché les produits dont vous avez l’habitude d’acheter à 30 000 francs sont montés à 50 000 francs guinéens ».
Selon Alpha Diallo, commerçant import-export, la fermeture des frontières entre la Guinée et ses voisins a aussi contribué à cette montée des prix. « Cela fait plus de 4 mois que les produits sont bloqués au niveau des frontières. Ceux qui arrivent à faire renter ses produits dans le pays revendent à un prix élevés à la population », déclare-t-il.
Mme Sow Aissatou Lamarana, importatrice des produits locaux, ajoute : « Ceux qui disent que le prix des produits locaux ne doivent pas être élevés que ceux importés doivent se référer à l’état de nos routes. Par exemple, un produit qui doit faire un jour sur la route peut faire 3 à 4 jours à cause du mauvais état de la route. Et vous saviez qu’il y a certains produits qui ne peuvent pas être conservés et à cause de ce fait, certains produits arrivent au marché pourris. On ne peut pas laisser ceux qui sont pourris en revendant, on augmente le prix pour faire sortir l’argent des produits gâtés. Sinon les agriculteurs ne nous donneraient plus leurs produits, car on les paye après avoir vendus.
Mme Fatoumata Diaby demande à l’état de trouver une solution avant le ramadan, car les femmes souffrent quand elles vont au marché. « Cette situation n’arrange pas le panier de la ménagère, tous les produits sont devenus très chers. La grande boîte de tomates qu’on achetait à 30 000 est maintenant vendue à 50 000 de nos jours. Avant, quand il n’y avait de pas de poissons au marché, on achetait le poulet importé, car le prix était abordable, mais maintenant son prix a grimpé aussi comme tous les autres produits à savoir : la farine, les épices, les légumes et mes les savons », insiste-t-elle.
Mariame Sylla