Conakry, Guinée : Le mois de ramadan est un mois saint pour les musulmans. Un mois de repentance pour chaque musulman. Ce mois permet aussi aux musulmans d’augmenter leurs bonnes actions pour avoir plus de bénédictions. Cette année, il s’est annoncé de façon morose à cause de la crise sanitaire qui sévit dans le monde. Ce qui fait que le coût de la vie à considérablement augmenté.
Voilà qui inquiète les consommateurs car en plus, c’est le moment choisi par certains commerçants pour vendre des produits prohibés à la population.
Ce mois de pénitence a beau être un mois de jeûne et de bienfait, il est aussi une période au cours de laquelle, les prix des denrées alimentaires de première nécessité comme les oignons, piments, riz, le lait, la farine, l’huile d’arachide etc subissent une forte augmentation.
Conséquences : le riz blanc qui se vendait au ramadan passé à 200.000 fg et le riz du Bangladesh à 275.000fg mais à veille de ce ramadan qui s’annonce, le riz Bangladesh se vend aux grands marchés à 325000 fg et 250000fg.
D’après les constats, cela n’est pas dû au manque des denrées de première nécessité, qui serait sans doute, la seule raison pour expliquer cela. Car, si la demande est supérieure à l’offre, il aurait forcément une justification à cette augmentation fantaisiste des prix. Mais, tel n’est pas le cas.
C’est juste à cause des profits démesurés que convoitent certains commerçants qui justifient cet état de fait.
Il y a aussi une catégorie de commerçants qui vendent à vil prix des denrées alimentaires qui sont arrivées à leurs dates de péremption ou presque, à travers des vendeuses ambulantes, pour ne pas qu’ils perdent totalement leurs marchandises.
Le témoignage de Karfala Koné, résidant de Soumanbossia, est révélateur de cet état d’esprit.
« Le mois de ramadan passé, j’ai vu une vendeuse qui avait des petites boites de lait entier. C’était ma première fois de voir cette qualité de lait en Guinée. J’étais curieux de connaitre la saveur car, le prix était très bas. Presque c’était gratuit. J’ai acheté deux boites et le soir quand je les ai ouvertes, j’ai trouvé que c’était du lait périmé. Une odeur nauséabonde et une couleur bizarre les caractérisaient »nous a-t-il expliqué.
Pourtant, le mois de ramadan est un mois où les musulmans doivent faire des bonnes actions. Alors qu’est-ce qui pourrait motiver cette flambée des denrées alimentaires et la vente des produits périmés ?
Certains de nos compatriotes tentent de répondre à ces multitudes de questions.
Pour Ibrahim Bangoura, Imam à la cité Carrière, «tout acte qu’on pose au mois de ramadan, sera multiplié, que ce soit en bien ou en mal. Les gens qui ont choisi cette vie ici-bas, qui est éphémère ce sont eux qui font ça. Mais, pour ceux qui ont foi, croient en Allah et en son messager Mahomet (PSL) et à la résurrection le jour du jugement dernier, auront peur de se conduire de la sorte. Un bon musulman a pitié de son prochain. Il fait du bien autour de lui, en facilitant la vie des autres autour de lui.»
Poursuivant dans les explications, l’Imam rappelle aux musulmans les bienfaits du ramadan et les évènements marquant cette grande religion.
« Le ramadan nous permet d’effacer nos péchés commis au cours de l’année écoulée ; nous permet aussi d’avoir des bénédictions de plusieurs années, si tu t’abstiens de reprendre les mêmes interdits. C’est au cours de ce mois-là que le Saint Coran a été révélé, qu’il y a la Nuit du destin qui est la nuit où des prières et les bénédictions sont des plus importantes. »
Il faut rappeler que les commerçants aussi accusent l’Etat d’avoir multiplié les taxes et les impôts.
Amadou Djoudé Bah, vendeur de riz à Matoto qui explique que « si les choses sont chères, c’est parce que n’ont seulement on dédouane très chèrs les marchandises mais aussi, les impôts et taxes nous fatiguent beaucoup. Sans compter le loyer et l’électricité qu’on paie à chaque fin du mois. »
Avec cette pandémie qui endeuille des familles et rend la vie plus difficile, le bien fait serait un trésor incommensurable dans ce mois. Le gouvernement devrait prendre aussi, les mesures idoines qui pourraient sortir de ce cercle d’augmentation fantaisiste des prix et du coup, aider les familles pauvres à alléger leur souffrance.
Amara Touré