samedi, avril 20, 2024

France : mort de Bernard Tapie à l’âge de 78 ans

L’homme d’affaires et ancien ministre de la Ville de Pierre Bérégovoy souffrait depuis 2017 d’un cancer de l’estomac.

Son état de santé s’était à nouveau dégradé ces derniers mois. Atteint d’un cancer de l’estomac depuis 2017, Bernard Tapie est mort ce dimanche à l’âge de 78 ans.

« Dominique Tapie et ses enfants ont l’infinie douleur de faire part du décès de son mari et de leur père,  Bernard Tapie, ce dimanche 3 octobre à 8h40, des suites d’un cancer », a fait savoir sa famille par un communiqué transmis à BFMTV.

« Il est parti paisiblement, entouré de sa femme, ses enfants, ses petits-enfants et son frère, présents à son chevet. » La famille précise que le défunt « a fait part de son souhait d’être inhumé à Marseille,  sa ville de coeur ».

C’est donc la fin d’un long combat contre la maladie, que l’homme d’affaires aux mille facettes a mené pendant quatre longues années. C’est pour cette raison qu’il avait renoncé, en mai dernier, à se présenter aux audiences de son procès en appel pour escroquerie dans l’affaire de l’arbitrage controversé dans l’affaire du Crédit Lyonnais. « De nouvelles tumeurs sont apparues », expliquait à l’époque son fils Laurent sur BFMTV. « Les chances statistiques à ce stade-là sont épouvantables. »

Dirigeant d’entreprises, propriétaire d’Adidas, de l’Olympique de Marseille, député des Bouches-du-Rhône, député européen, patron de presse mais aussi animateur télé, chanteur et acteur, Bernard Tapie aura connu plusieurs vies et de nombreux rebondissements, et un passage par la prison. Impliqué dans plusieurs scandales judiciaires, il a été condamné pour corruption, subornation de témoins et fraude fiscale. Et aura ainsi passé 165 jours derrière les barreaux.

En 2016, sa fortune est estimée à 150 millions d’euros, classant ainsi l’homme d’affaires au rang de la 400e richesse française. Pourtant, Bernard Tapie est parti de rien. Petit-fils de cheminot, fils d’un ouvrier et d’une aide-soignante, il est né en 1943 à Paris.

Après une brève carrière de chanteur – « Je ne crois plus les filles avec leurs beaux serments, je ne crois plus les filles ce n’est plus comme avant, je ne crois plus les filles avec leurs sentiments, je ne crois plus les filles mais je les aime quand même » chante-t-il en 1966 sur le 45 tours Passeport pour le soleil d’un certain « Bernard Tapy » – et de pilote de Formule 3, il se lance à 24 ans dans la vente de télévisions. Il ouvre un premier magasin, le revend puis s’embarque dans la création et le rachat d’entreprises.

Les châteaux de Bokassa

Il fait parler de lui pour la première fois en 1979 en rachetant les châteaux du dictateur de la République centrafricaine, Jean-Bedel Bokassa, après lui avoir fait croire qu’ils allaient être saisis par la justice française – châteaux qu’il a par la suite dû rendre à son propriétaire. Dès le début des années 1980, il rachète de nombreuses entreprises, parfois pour un franc symbolique. Comme Terraillon, un des leaders du pèse-personne revendu 33 millions de francs, ou Look, fabricant de fixations de ski, revendu 260 millions.

Bernard Tapie n’hésite pas à se mettre en scène, comme dans une publicité pour les piles Wonder, entreprise achetée pour 30 millions de francs et revendue quatre ans plus tard 470 millions. Dans ce clip, alors que tous les hommes et femmes en costumes qui l’entourent s’effondrent d’épuisement les uns après les autres, il fonce d’un pas assuré et clame le slogan:

« Je marche à la Wonder. »

Dans les années 1980, il est incontournable. Il figure dans les vingt premières fortunes de France. Il fonde plusieurs écoles de commerce réservées aux jeunes au chômage ou sans formation – qui fermeront lorsqu’il sera déclaré en faillite – et devient l’une des personnalités préférées des Français. Il fréquente les stars, apparaît régulièrement dans les médias. Son style direct et son franc-parler plaisent. Bernard Tapie est invité dans de nombreuses émissions télévisées, comme Gym tonic.

À la même époque, il reprend le micro avec Réussir sa vie, chanson écrite par Didier Barbelivien. « Réussir sa vie, c’est traverser un océan, sans savoir pourquoi ni pour qui, à l’aventure tout simplement. C’est d’être un président, ou bien n’importe qui, et de prendre le temps d’aider un ami », chante-t-il alors.

Lire la suite dans BFMTV

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