Le 5 septembre 2021 marque un nouveau départ fait d’espérance quant à la rupture avec les anciennes habitudes de quelque bord que ce soit. Pendant que de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer plus de justice après tant de préjudices, pour faire la reddition des comptes, promouvoir la culture démocratique et la bonne gouvernance en Guinée, l’instant est aussi propice à l’examen des questions de la parité.
Il faut permettre à ces nombreuses femmes aux talents insoupçonnés de se hisser au sommet de la pyramide à savoir les plus hautes instances décisionnelles qui demeurent très souvent la chasse gardée des hommes. Si dans la charte de la transition il est gravé en lettres d’or la responsabilité pour chaque parti politique de prendre en compte « toutes les diversités et comporter au moins 30% de femmes », elle semble occulter la place réservée aux femmes dans le gouvernement de transition !
Ce qui interpelle les associations féminines, les organisations de la société civile, femmes et hommes de médias. Tous se doivent de faire grand écho de cette disposition pour briser les réticences et inciter non seulement au respect du quota susmentionné mais aussi corriger toute omission ou négligence reprochées à la charte de la transition concernant l’idée de la parité.
Ce, en dépit du mauvais présage qui laisse entrevoir que rien ne garantit la création de sièges spéciaux en faveur des femmes au sein de l’organe législatif, entre autres symboles de discrimination des sexes dans la sphère politique ou l’administration tout court. Les femmes ont jusque-là, été confrontées à tous les obstacles, notamment dans leur combat pour le positionnement au sein des partis politiques.
Au manque de ressources financières pour faire campagne, s’ajoutent le poids de la tradition et ses corolaires. Les femmes méritent un autre regard digne des temps modernes et à la hauteur de leurs engagements sans cesse grandissants. À l’orée des réformes institutionnelles version CNRD, les défis à elles sont immenses.
Faire acte de candidature sur les listes électorales et gagner leur ticket à coté des hommes est un des paris à gagner dans les formations politiques. Ceci ne saurait être perçu comme une demande, ni une réclamation mais la juste application de ce que la loi prévoit. Alors femmes de Guinée n’attendez plus qu’on vous force la main, bougez-vous !
En déposant ainsi vos listes de candidatures pour les élections à venir, vous aurez fait preuve d’une responsabilité en tant que femmes leaders actrices du développement. Vous êtes la boussole des femmes de demain et l’héritage se prépare. Les plus sceptiques parmi les hommes vous diront : les femmes ne s’entendent pas et ne conjugueront jamais le même verbe.
Ce sont les partisans de la femme soumise, rien que çà ! Vous n’avez pas à demander des faveurs, soyez à la hauteur des grands enjeux pour réclamer ce qu’il vous revient de droit et braver l’inégalité de chances sciemment ou inconsciemment entretenue dans la société.
Après avoir longtemps subi les affres de l’instrumentalisation politique et joué ces émissaires d’apaisement, à présent, force doit être votre participation aux instances de prise de décision. Vous ne devez en aucun cas et sous aucun prétexte manquer cet autre rendez-vous de l’histoire. C’est maintenant où jamais !
Marietou Bah
Une autre citoyenne engagée pour la cause des femmes