Aux côtés de spécialistes des radiocommunications du monde entier, des représentants de pays africains ont identifié de nouvelles fréquences entre 87,5 mégahertz (MHz) et 108 MHz, afin d’étendre les services de radiodiffusion en modulation de fréquence (MF) à travers le continent, a indiqué lundi l’Union internationale des télécommunications (UIT).
Les fréquences nouvellement coordonnées sont le résultat des travaux menés pendant deux ans dans le cadre du projet d’optimisation du plan GE84 pour l’Afrique, coordonné conjointement par l’UIT et l’Union africaine des télécommunications (UAT), avec l’appui de 50 pays africains.
« L’aboutissement de ce projet est un jalon important pour la radiodiffusion en Afrique », a déclaré le Secrétaire général de l’UIT, se félicitant du « partenariat fructueux avec l’Union africaine des télécommunications, qui renforcera la portée de la radiodiffusion en Afrique ».
Houlin Zhao a souligné que l’accès à l’information au moyen de technologies telles que la radiodiffusion est « essentiel » pour mener à bien le Programme de développement durable à l’horizon 2030 adopté par les Nations Unies.
Le moyen le plus abordable, le plus fiable et le plus accessible de diffuser des informations en Afrique
« La radiodiffusion reste le moyen le plus abordable, le plus fiable et le plus accessible de diffuser des informations en Afrique », a pour sa part déclaré le Directeur du Bureau des radiocommunications de l’UIT, Mario Maniewicz.
M. Maniewicz a appelé les pays à tenir leurs engagements « en assignant davantage de fréquences à la radiodiffusion MF ».
« Les habitants de tout le continent doivent avoir accès à cet outil de communication essentiel », a-t-il ajouté, invitant les pouvoirs publics, les régulateurs et les fournisseurs de services africains à tirer le meilleur parti des nouveaux canaux identifiés.
Le Secrétaire général de l’UAT, John Omo, s’est réjoui du fait que ce projet « ouvre la possibilité de disposer de nouveaux canaux pour contribuer à assurer la viabilité à long terme de la radiodiffusion en Afrique ».
Coordonner les fréquences et éviter les brouillages
Lancé à East London (Afrique du Sud) en juillet 2019, le projet d’optimisation du Plan GE84 visait à garantir la compatibilité des assignations de fréquence pour la radiodiffusion existantes et nouvelles dans la bande 87,5-108 MHz ainsi qu’à faciliter la future mise en œuvre de la radiodiffusion sonore numérique en Afrique.
Il concerne l’utilisation de la bande 87,5-108 MHz pour la radiodiffusion sonore MF dans la Région 1 et dans une partie de la Région 3 conformément à l’Accord régional (Genève, 1984).
Le projet a réuni des radiodiffuseurs et des régulateurs nationaux de l’ensemble de l’Afrique et des régions voisines, afin de mettre l’accent sur différents aspects de la coordination des fréquences, notamment sur les mesures qui peuvent être prises par les pays pour éviter les brouillages préjudiciables à mesure que les services MF se développent.
Une analyse de la compatibilité MF à l’échelle régionale a également été réalisée, à l’aide d’outils logiciels mis au point par le Bureau des radiocommunications de l’UIT, et utilisée comme base pour poursuivre les discussions et assurer la coordination entre les administrations nationales et régionales.
Des avantages socio-économiques exceptionnels
Au cours d’une série de trois réunions de planification et de coordination des fréquences, les participants se sont penchés sur le processus nécessaire pour assurer la compatibilité des plans de fréquences nationaux, afin que la radiodiffusion MF soit fluide dans la bande 87,5-108 MHz.
Les participants se sont en outre mis d’accord concernant des critères généraux applicables aux canaux assignables, tels que les niveaux acceptables de signaux brouilleurs, la façon de partager l’information, le nombre optimal de canaux dans une zone donnée, la discrimination de polarisation et les échéances proposées pour l’assignation et la planification des fréquences.
La dernière réunion a réuni plus de 200 participants de 45 pays africains, ainsi que de 11 pays limitrophes de l’Afrique.
« La radio continue de régner en maître sur le secteur des médias en Afrique », a affirmé M. Omo, ajoutant que « le résultat de ce projet contribuera à offrir des avantages socio-économiques exceptionnels en Afrique et au-delà ».
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