Conakry-Guinée : En 2012, à travers l’initiative présidentielle dont le but était de construire des maisons de jeunes, celle de Bellevue École a été rasée pour être reconstruite. Malheureusement les travaux sont interrompus depuis cette date. Des lettres adressées aux différents ministres ont été sans suite. Ce qui laisse la jeunesse dans le désarroi total et pas que, la population elle-même est aussi impactée par ce manque de maison des jeunes.
Les cérémonies de réjouissances sont du coup organisées dans la rue avec tous les risques qui y sont présents. Le 4 février dernier, le ministre de la Jeunesse et des Sports a fait un tour. Dans la foulée, Lansana Béa Diallo a pris des engagements pour la poursuite du chantier. »Là, nous fondons beaucoup d’espoir sur le passage de M. le Ministre, c’est trop tôt pour parler de commission d’évaluation. Vous savez, le jour où il est arrivé ici, il est venu avec l’entreprise qui est chargée d’assurer les travaux. Cette entreprise a pris l’engagement devant les micros pour dire que si les moyens sont débloqués que d’ici la saison des grandes pluies cela trouverait que la maison est rendue. C’est cet engagement qu’elle a pris« , fait savoir Diao Diallo.
La préoccupation de la jeunesse reste le manque d’infrastructure de réjouissance et de terrain de proximité. Yaya Camara ajoute : « Le terrain où jouent les jeunes est près de la mosquée. D’ailleurs, ce n’est pas un terrain, c’est juste un petit carrefour qui a été transformé en terrain et également un point de loisir pour la cérémonie. La plus part des jeunes sont obligés d’aller dans les quartiers qui abritent des terrains de foot tel que Dixinn-Gare ou Bonfi pour ne citer que ceux-ci« .
Le président du conseil de quartier, après ce passage, garde l’espoir qu’une commission se rendra dans son quartier dans les prochains jours pour évaluer le chantier et éventuellement faire le devis. Pour lui, la mise en service de cette maison des jeunes leur permettra d’engranger quelques recettes à travers sa location. Auparavant, les jeunes assurent l’assainissement du quartier sur fond propre. Faute d’accompagnement, l’initiative s’est estompée. Les poubelles sont remplies mais pas de point de regroupement approprié pour déverser les ordures. « Il y a eu des moments, le chef de quartier partait vers certaines structures et organisations qui nous équipaient et sortaient chaque week-end, au-moins dans les mois on faisait l’assainissement des voies publiques deux fois dans le mois. Mais ces temps-ci, on a un manque d’équipement et d’accompagnement« , regrette Sadio Sylla, secrétaire adjoint du quartier Bellevue École.
Dans ce quartier, le seul édifice qui peut accueillir la population est la mosquée. Là aussi, depuis sa construction au lendemain de l’indépendance, elle n’a pas connu de rénovation d’envergure, confie El hadj Fodé Mamadouba Camara, Imam ratib de la mosquée Bellevue École. « La construction de cette mosquée a commencé en 1961. A l’époque, c’était à travers les petites contributions des citoyens. C’est comme ça que nous nous sommes débrouillés jusqu’à ce que nous avions pu la terminer. Nous avons aussi des toilettes inachevées dans la cour, mais notre plus grand souhait aujourd’hui est de trouver des personnes de bonne volonté pour faire de cette mosquée, une mosquée en étage. Le plan est déjà conçu et nous avons la maquette« , a-t-il indiqué.
A noter que dans ce quartier de la commune de Dixinn, une boulangerie moderne est déjà installée sur financement du régime déchu. A sa mise à disposition, Huit-cent (800) à milles(1000) pains y seront produits par heure. Les prévisions démontrent que 10 jeunes du quartier y seront embauchés à plein-temps.
Moïse Rama Fils