Conakry-Guinée : La proposition de la durée de la transition, amorcée le 5 septembre dernier, a été dévoilée récemment par le président de la transition, le Colonel Mamadi Doumbouya. Cette proposition continue de faire couler d’encres et de salives. C’est le cas du leader du Model Aliou Bah. Invité, ce mardi 10 mai par nos confrères de Fim Fm dans l’émission « Mirador », le jeune leader politique a particulièrement dressé la proposition de la sensibilité politique.
En abordant la question du chronogramme de 39 mois proposé par le Colonel Doumbouya, Aliou Bah n’est pas favorable à ce calendrier. «Nos propositions, nous n’avons jamais manqué notre devoir en tant que parti politique vis-à-vis du peuple de Guinée, de l’opinion nationale et de nos autorités, de contribuer au débat national, de façon qualitative. Vous vous souvenez depuis le mois d’octobre, nous n’avons jamais cessé d’activer nos structures de réflexion à l’interne pour mettre à disposition, nos idées, nos contributions par rapport à la bonne marche de cette transition, bien attendu pour le futur de la Guinée», dit-il à l’entame.
Et d’ajouter : «Nous avions présentés ici un premier document à un moment donné, un document qui prenait en compte à l’époque le contexte et qui avait fait des simulations par rapport au délai de la transition. Nous estimons essentiel pour nous permettre de conduire la transition de façon paisible, au bout pour qu’on sorte des élections qui permettront aux Guinéens d’élire ceux qui vont présider à leurs destinées».
Evoquant les derniers développements de l’actualité, sur la proposition de 39 mois faite par le président de la transition. Le leader du Model dira : «Le dernier chronogramme de 39 mois qui a été proposé par le Colonel Mamadi Doumbouya. Ce délai au regard des opérations qui doivent être mener d’une transition, ce délai est excessif. Il est excessif dans la mesure où on nous parle, j’ai vu ce que le ministre de l’Administration du territoire a rendu public, d’une certaine environ dix axes, autour desquels 39 mois se justifieraient et à lieu et place nous avons proposé 6 axes. Il se trouve déjà qu’il y a beaucoup d’incohérence par rapport à ce qu’ils entendent faire, ils veulent mener les opérations qui ne sont pas liées. Lorsqu’on parle du recensement général de la population et de l’habitat (RGPH), dont on pourrait se servir pour extraire un fichier électoral, ils parlent du recensement à vocation d’état civil (RAVEC) et du fichier électoral, si vous vous engagez dans la démarche technique, vous vous rendez compte que ce sont trois opérations qui ne sont pas liées et ne sont pas forcement compatible. Quand vous prenez le RGPH, son adossement légal est sur la base des lois nationales. C’est un pays qui peut décider souverainement de faire une opération statique et de pouvoir évaluer ce qui a comme contenu, en termes de populations, en termes de parc immobilier avec les habitants qui existent, peu importe leurs appartenances. Parce qu’ils y a des bâtiments qui ne sont pas pour des Guinéens, on peut faire une opération statistiques pour évaluer d’enquête ciblées. Avec le RGPH, il se trouve que les étrangers et les populations en conflits avec la loi (prisonniers), quelques soient leurs âges, leurs religions, les races. Comme aux USA, il est régulier de voir les formulaires où la case raciale est mentionnée. Ces opérations dans certains pays se font pour des raisons de découpage par rapport au système électoral et ça a durée de vie, c’est de 8 à 10 ans, ce sont des opérations d’enquête statistiques», a expliqué Aliou BAH.
Dans la même lancée, l’orateur a mis l’accent sur le recensement à vocation d’état civil. «Quand vous prenez le recensement à vocation d’état civil (RAVEC) que le Mali a fait que d’autres pays ont fait, d’ailleurs le RAVEC fait partie des causes qui ont emmené le président IBK. L’objectif du RAVEC, c’est d’identifier chaque citoyen et d’avoir une identité unique, la biométrie est venue ensuite pour renforcer ça. Quand au fichier électoral, il est fait uniquement pour la gestion électorale, qui concerne la population en âge de voter. Ces opérations ne sont pas menées par les mêmes institutions, j’ai vu qu’on donne au ministère de l’Administration du territoire, un rôle qui n’est pas le sien. Par exemple, le RAVEC, le MATD peut y travailler par contre le RGPH qui est dédié au ministère du Plan, des instituts nationaux. On mélange tout, on donne tout à qui on veut», a martelé le leader du Model Aliou Bah.
Amara Touré