La langue de l’ancien président américain a fourché mercredi soir. Alors qu’il voulait aborder la guerre en Ukraine et l’invasion « injustifiée » de la Russie, l’ex chef d’État a malencontreusement évoqué l’intervention américaine en Irak en 2003, sous sa présidence. Ce qui n’est pas passé inaperçu.
C’est ce qu’on appelle un lapsus révélateur. Mercredi soir, lors d’un événement organisé au Texas, George W. Bush a évoqué l’« invasion totalement injustifiée et brutale de l’Irak ». Sauf que l’ancien président américain voulait en réalité parler… du conflit Ukrainien et de l’offensive russe.
« La décision d’un seul homme de lancer une invasion totalement injustifiée et brutale de l’Irak – je veux dire de l’Ukraine », a-t-il corrigé lors d’un discours, son lapsus accueilli par les rires de l’assistance. « 75 ans », a-t-il continué, en allusion à son âge, provoquant une nouvelle salve de rires.
Si son erreur a fait rire son auditoire, elle a aussi ravivé la colère de certains Irakiens. L’extrait vidéo a été repris par tous les médias arabes et partagé sur les réseaux sociaux par de nombreux journalistes et chercheurs travaillant sur la région.
Les autorités et les grands politiciens irakiens n’ont pas commenté la gaffe mais pour les internautes irakiens, ce lapsus tourné à la dérision a un gout amer.
Son « pire cauchemar »
« Le spectre de l’invasion de l’Irak et de sa destruction poursuit Bush fils. Son subconscient l’a exposé quand il a pris le pas sur sa langue » a tweeté le journaliste irakien Omar al-Janabi. « Oui c’est une invasion brutale et injustifiée qui restera ton pire cauchemar », a-t-il ajouté.
« L’heure de la vérité a sonné – l’invasion de l’Irak est un cauchemar avec lequel tu vis (…) et qui te tourmente la conscience », a écrit sur Facebook l’utilisateur irakien Hamza Qoussaï.
100 000 civils tués
L’intervention militaire américano-britannique avait débuté le 20 mars 2003, sous la présidence Bush, après des accusations contre le régime de Saddam Hussein selon lesquelles il détenait des « armes de destruction massive (ADM) ». Mais aucune ADM n’a jamais été retrouvée.
Si l’invasion américaine de 2003 a renversé le dictateur Saddam Hussein, elle a ouvert une des périodes les plus sanglantes dans l’histoire moderne de l’Irak, marquée par une guerre confessionnelle et une montée en puissance des jihadistes.
Entre 2003 et 2011, date du retrait américain, plus de 100 000 civils ont été tués, selon l’organisation Iraq Body Count. Les Etats-Unis ont déploré près de 4 500 morts.
AFP