Conakry-Guinée : Décidément, chaque régime guinéen a sa part de victime dans les manifestations sociopolitiques dans le pays. Le régime du Colonel Doumbouya a enregistré son tout premier cas ce mercredi 1er juin au quartier Hamdallaye dans la banlieue de Conakry. La victime du nom de Thierno Mamadou Diallo, âgé de 19 ans, a été tué par balle au niveau de la tête par des forces de l’ordre alors qu’il était dans un salon de coiffure selon les témoins.
A la morgue de l’hôpital Ignace Deen ce jeudi matin où son corps a été admis, le Procureur général Près la Cour d’Appel de Conakry a annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire. C’est après tout cela que le corps du jeune Bachelier sera restitué à sa famille biologique pour son enterrement. Selon le patron du parquet général, ces résultats seront rendus publics le mardi 7 juin devant les médias à la Cour d’Appel de Conakry. « C’est sur les médias que j’ai appris avec amertume le décès du jeune Thierno mort dans des circonstances non élucidées encore. Mais ce qui m’a tiqué, c’est quand j’attends dans les médias que le corps du jeune a été abandonné, c’est révoltant. Je voudrais dire ici que ce n’est pas de gaieté de cœur qu’on me dit qu’un Guinéen a perdu la vie quel que soit les circonstances. Le procureur près du tribunal de Dixinn a déjà reçu des instructions du parquet général de saisir la brigade de recherche de Kipé pour déterminer la cause du décès. La preuve, la réquisition vient d’être déposée et le travail de l’autopsie va être fait par des médecins légistes et pour l’instant, je demande à tout le monde de ne pas faire la surenchère et de laisser les experts faire leur travail. A l’issue de ce travail et lorsqu’ils vont nous déposer le rapport médico-légal, l’opinion sera informée. Si ce rapport justifie les causes du décès avec précision, je vous donne ma parole que les auteurs seront poursuivis. Si c’est vrai que ce sont les forces de défense et de sécurité qui ont fait ceci ou que c’est qui que ce soit, tout ça revient aux enquêteurs. Mais je ne veux pas qu’on raisonne par analogie disant ah ! Dans les temps, c’est ce qui se passait, c’est les mêmes pratiques« , a-t-il conseillé.
« Il faut savoir raison garder. Nous ne sommes pas là pour faire de la publicité et nous présentons nos condoléances à la famille éplorée. Nous venons de voir le corps et nous ne sommes pas des experts pour tirer une conclusion hâtive par rapport aux causes du décès. Mais, le moment venu, le parquet général communiquera. Le début de cette enquête jusqu’à l’audience, s’il y a lieu, l’opinion sera informée… Pour le moment, le corps ne peut pas être restitué à la famille. Il faut que le travail d’expertise soit fait dès maintenant et la prise en charge des frais funéraires et autres nous nous occuperons de ça. Le mardi, nous rendrons les résultats de cette enquête et la suite qui va être donnée pour que justice soit rendue. Dès 18 heures aujourd’hui, professeur Hassane et moi travaillerons ensemble. Ce n’est pas Thierno qui est touché, mais le ministère public, à travers Thierno», a dit haut et fort Alphonse Charles Wright.
Moise Rama Fils
