Alors que les différentes juntes militaires au pouvoir dans trois pays ouest-africains et au Tchad tablent sur des fins de transitions pouvant atteindre deux ans ou plus, la Cheffe des droits de l’homme de l’ONU a réclamé, lundi à Genève, «un calendrier électoral acceptable » et une transition « raisonnable ».
«Depuis les récents changements anticonstitutionnels de pouvoir au Burkina Faso, au Tchad, en Guinée et au Mali, nous attendons des feuilles de route de transition et des calendriers électoraux raisonnables pour céder le pouvoir à des gouvernements dirigés par des civils et dotés d’une légitimité démocratique », a déclaré la Haute-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet.
A l’ouverture de la 50e session du Conseil des droits de l’homme, l’ancienne Présidente chilienne a appelé de ses vœux pour des « transitions inclusives ». Celles-ci répondent aux doléances plus larges des populations. Ces transitions doivent ainsi permettre de construire des « sociétés démocratiques fondées sur la reddition des comptes et l’État de droit ».
Pour un scrutin pacifique et inclusif en Angola et au Kenya
Toujours sur le volet de la transition démocratique, Mme Bachelet a plaidé pour de futures « élections pacifiques et inclusives » en Angola et au Kenya. Lors de ce scrutin, « les Angolais et les Kenyans pourront exercer librement et en toute sécurité leurs droits et leurs libertés fondamentales, sans discrimination, comme le garantit leur Constitution », a-t-elle fait valoir.
Lors de ce tour d’horizons de l’actualité internationale, la Cheffe des droits de l’homme de l’ONU s’est inquiétée de la « dégradation de la situation des droits de l’homme » en République centrafricaine (RCA) et au Mali.
« Dans ces deux pays, mes bureaux sur le terrain ont constaté une détérioration de la situation des droits de l’homme en raison de l’intensification des opérations militaires de l’État, y compris le déploiement signalé d’acteurs militaires privés », a-t-elle détaillé.
Au Burkina Faso, les civils sont victimes d’attaques et de menaces de la part de groupes armés extrémistes. Les populations sont également victimes « d’opérations militaires et de sécurité nationales menées avec le soutien de Volontaires pour la Défense de la Patrie, une milice pro-gouvernementale ».
Face aux défis sécuritaires et aux menaces liées au terrorisme dans le Sahel, elle estime que les partenariats régionaux et les réponses collectives sont cruciaux. A ce sujet, Mme Bachelet a regretté « la paralysie de la Force conjointe du G5 Sahel résultant de la décision du Mali de se retirer de tous les organes du G5 Sahel ».
in ONU NEWS