Conakry-Guinée : Le 30 juin, à Kobaya, commune de Ratoma, le corps d’une fillette de 9 ans, violée puis étranglée et jetée a été retrouvé dans les toilettes d’une mosquée. Au lendemain de ce crime odieux, le Procureur Général près la Cour d’Appel de Conakry avec une délégation de son parquet est allé compatir à la douleur de la famille de la victime ce vendredi 1er juillet 2022.
Là, le patron des poursuites, après une communication de compassion à l’endroit de la famille, a promis d’élucider les faits. Ensuite, il rassure que si les coupables sont trouvés, le parquet va requérir »la perpétuité » à leur encontre. « Nous sommes venus ce matin en tant que représentant du ministère public, compatir à la douleur de la famille. C’est une femme complètement déboussolée certes mais il faut que les acteurs que nous sommes, puissions nous tenir à ses côtés pour la rassurer parce que c’est un meurtre, on peut même qualifier l’acte d’un assassinat. Le simple fait de donner la mort à quelqu’un, c’est un meurtre, mais lorsqu’on le fait avec guet-apens, ça devient de l’assassinat« , a précisé le Procureur général.
Alphonse Charles Wright qui a, par la suite, fait savoir qu’il sera requis la peine maximale désormais pour tout cas de viol avéré notamment sur des mineurs avant d’annoncer que des personnes suspectes ont été interpellées. « Aujourd’hui, il y a des personnes suspectes qui ont été interpellées. Au-delà des autorités religieuses, on a procédé à l’interpellation de six autres personnes. J’ai dit à la famille qu’on ne peut pas vouloir d’une chose et son contraire. Vous ne pouvez pas demander à ce que justice soit faite et que certains membres de la famille constituent d’obstacles à la manifestation de la vérité (…) Aujourd’hui, étant sur les lieux, ça nous a permis de comprendre qu’il y avait un groupe de jeunes qui était venu, envoyé par la grand-mère au niveau de la concession familiale pour des fins de maraboutage, pour des fins de fétichisme et qu’il y avait tout une organisation toute la nuit au niveau de cette concession. Alors lorsque les faits se sont produits, la question que le ministère public à travers le parquet d’instance s’est posée. Comment un corps ligoté peut être retrouvé dans une toilette dans l’enceinte d’une mosquée ? Aujourd’hui, ça nous a permis d’affirmer d’emblée que le corps n’a pas été retrouvé dans la mosquée. Nous sommes en face de cette mosquée. Mais deuxièmement, ça nous a permis de savoir que la fille était sortie pour aller acheter la bougie à la demande de sa grand-mère. Donc est-ce qu’elle s’est coïncidée avec l’arrivée des personnes malveillantes ? L’enquête pourra nous déterminer. Mais je peux vous dire aujourd’hui que les personnes qui ont été interpellées, il existe des indices concordants qui laissent croire que ce sont eux qui ont consommé cette infraction crapuleuse » a-t-il révélé.
Et de conclure : « Parmi les infractions aujourd’hui contre lesquelles nous avons une politique pénale ferme, sans ambages, sans complaisance, ce sont les infractions contre les mœurs. Parmi les infractions contre les mœurs, ce sont les cas récurrents de viol qui malheureusement, les gens ne trouvent pas d’explication sur le plan sociologique. Vous ne pouvez pas admettre qu’une jeune fille de neuf ans, quel plaisir on pourra recouvrer en faisant des rapports charnels avec une telle personne ? C’est pourquoi la loi, la minorité est une cause d’aggravation des peines. Les personnes qui sont poursuivies encourent jusqu’à la perpétuité parce que le viol a été suivi par des actes de violences, de torture. Nous allons requérir la perpétuité contre les personnes qui seront retenues coupables« .
La justice remettra le corps de Mariame Touré à sa famille ce samedi 2 juillet pour son inhumation ce, après l’autopsie. Avant de quitter, le parquet général avait remis une enveloppe symbolique à la famille de la victime.
Moïse Rama Fils