Conakry-Guinée : Le bilan du Comité National pour le Rassemblement et le Développement continue de susciter assez de réactions au lendemain de la célébration de l’an 1 de son avènement au pouvoir. Pour certains acteurs de la société civile, le bilan du Colonel Mamady Doumbouya et de son gouvernement est mitigé. C’est le cas du secrétaire exécutif du Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne (CNOSCG).
Ange Gabriel Haba que nous avions interrogé le lundi 5 septembre a noté des acquis, mais également des manquements depuis l’éviction d’Alpha Condé au pouvoir. Parlant des acquis, cet acteur de la société civile cite la moralisation de la gestion de la chose publique. « En termes d’acquis, il faut noter que l’avènement du CNRD a tout d’abord créé un ouf de soulagement. Mais aussi, cela a stoppé ce qu’on appelle, la culture de la confiscation du pouvoir. Puisqu’il y avait un troisième mandat qui avait été forcé dans un régime démocratique. Donc, la démocratie était prise en otage« , a-t-il expliqué. Et d’en ajouter : « De l’autre côté, du point de vue gestion du CNRD, il faut noter l’un des acquis le plus visible et touchant, c’est la moralisation de la gestion publique. Les Guinéens ne se font plus arnaquer par les agents de l’Etat, quand les gens ont besoin du service public. Cela est important dans la gestion ou dans la gouvernance publique. Il faut aussi noter le processus de rajeunissement de l’administration publique, la dépolitisation de l’administration publique. Avant, pour nommer quelqu’un à un poste, il fallait regarder son bord politique, savoir si la personne n’est pas de l’opposition ou de la mouvance. Et aujourd’hui, cela commence à disparaitre. Il faut noter aussi à côté de cela, les considérations ethniques ou communautaristes ont disparues« .
Concernant les manquements, M. Haba a fait remarquer la cherté du panier de la ménagère. « Il faut constater la cherté de la vie. Les citoyens tirent aujourd’hui le diable par la queue. Le marché est devenu cher, le prix de denrées à grande consommation galope de jour en jour. Après l’augmentation du prix du carburant, il n’y a pas eu un processus pour l’homologation du prix sur le marché et l’harmonisation de la tarification du transport n’ont pas été faites et cela fatigue les citoyens même si nous sommes reconnaissants. Et les crises d’ordre internationale ont une répercussion d’ordre économique et sociale sur les pays africains dont la Guinée. Et le gouvernement doit user de son leadership pour faire en sorte que les crises-là n’aient pas beaucoup de répercussions sur la vie de nos concitoyens et de soulager le panier de la ménagère. Le CNRD a mis le cadre de concertation que nous avons beaucoup salués, mais le cadre n’est pas opérationnel, c’est l’une des faiblesse du gouvernement. Sinon ce cadre devait contenir aujourd’hui, l’ensemble des problèmes sociopolitiques du pays que nous avons, c’est là-bas on devrait discuter, mais le cadre n’est pas opérationnel. De l’autre côté, c’est le manque de mise en œuvre des activités contenues dans le chronogramme de la transition. Alors jusqu’à présent, nous sommes à un an de la transition, il n’y a pas une véritable mise en œuvre des activités relatives au retour de l’ordre constitutionnel . Parce que la finalité de la transition, c’est le retour à l’ordre constitutionnel. On ne peut pas parler de la réussite de la transition quand l’ordre constitutionnel n’est pas rétabli« , conclut le secrétaire exécutif du CNOSCG.
Moïse Rama Fils