Conakry, Guinée : ce qui était caché, ne l’est plus. Emballo Cissoko, président bissau-guinéen, ouvre la boite à pandore. Et la dernière sortie de voisin à la Guinée est, on ne peut, plus clair.
Nous vous proposons l’extrait de l’interview concernant la transition en Guinée
RFI : Justement, il semble que le pays dans lequel il y a eu un putsch et avec lequel, c’est le plus compliqué, c’est la Guinée. Vous y êtes allé. Vous avez demandé un chronogramme de deux ans pour une transition. La junte a dit « non, c’est trois ans, on ne bougera pas ». Est-ce qu’il y a là un blocage complet ?
Non, il n’y a pas de blocage. Je ne pense pas que la junte ait dit trois ans, je n’ai pas entendu ça.
Trente-six mois et ils le réaffirment.
Non. Je pense qu’il y a une incompréhension. C’est inacceptable pour la Cédéao. Inacceptable et non négociable.
Cela veut dire que si la junte maintient trois ans, là, pour le coup, il y aurait des sanctions ?
Absolument.
Vous n’hésiteriez pas ?
Absolument. De lourdes sanctions même. On ne peut pas accepter cela.
Et le colonel Doumbouya, vous échangez avec lui ou cette fois encore, les ponts sont fermés ?
Non, non, non. Je suis allé là-bas, en Guinée Conakry. On a discuté. On est arrivé au consensus que l’on ne peut pas dépasser les 24 mois.
Oui, mais une fois que vous êtes tombé d’accord avec le colonel Doumbouya pour 24 mois, les autorités guinéennes ont démenti. Elles ont dit « non, non, c’est 36 mois ».
Tout cela, on va le voir demain pendant notre sommet. Et là, on va voir le dispositif que l’on va prendre par rapport à ça. Mais une chose que je peux vous assurer, c’est que pour la Cédéao les 36 mois ne sont pas négociables. »