Conakry-Guinée : Sur les antennes de nos confrères de FIM FM ce jeudi 8 février, Dr Makalé Traoré, une des facilitatrices du Cadre de dialogue inclusif interguinéen, a donné son avis sur les soupçons de certains acteurs politiques à l’égard du CNRD qui semble vouloir les écarter de la course aux prochaines joutes électorales.
La facilitatrice pense que la réflexion des gens est liée à l’histoire du pays. «Je crois que nous sommes tous victimes un peu de l’évolution de notre pays où le mensonge d’Etat était une réalité. Cela fait que le Guinéen ne croit en rien. Nous sommes victimes de cela. Je vous ai parlé tout à l’heure des Assises, ensuite du dialogue, on soupçonne tout le monde. Tout le monde ment entre guillemets, mais je dis qu’il y a un effort à faire. Il faut une espèce de mue chez chaque Guinéen pour essayer pendant cette transition, de faire un effort et de croire un peu, de travailler dans ce sens. Rester toujours dans ce qu’on pense et dans les supputations ne peut rendre pas service à cette transition. Prenons ce qu’il y a et continuons à nous battre pour ce que nous voulons. C’est extrêmement important. C’est vrai qu’on pense qu’il prépare quelqu’un, on pense que c’est pour que les autres ne soient pas là, de toute façon la vie politique, classe politique est en mutation permanente, en renouvellement».
Sur la question de savoir si elle pense que des leaders politiques comme Cellou ou Sidya doivent passer la main au sein de leurs partis politiques ? Dr Makalé Traoré est sans ambages : «Moi, je suis partisane que dans une institution politique que tout ne tienne pas au leader, c’est très important. Aujourd’hui, je me suis éloignée du PACT, mais le PACT continue à fonctionner parce que dès le départ il y a une équipe qui est là et que tout ne tient pas à ma personne. Il est très important que nos leaders qui, chacun prie dans son camp est le seul et le seul par lequel vit et respire un parti, ce n’est pas normal. Ces partis ont de très bons cadres. Je les connais, on les connait, mais attendez… Je ne voudrais pas aller plus loin, mais il faut donner la chance aux cadres d’évoluer, d’émerger, pourquoi pas de candidater ? Franchement».
Et de poursuivre : «En tout cas si le parti est bâti sur un individu, le jour où l’individu disparait, le parti disparait. Et ce n’est pas ce que souhaitent ces leaders en même temps. Donc, il faut qu’il ait une logique dans l’attitude de nos leaders. Mais vous savez que c’est un petit coin que je touche, nous avons quand même en Guinée d’avoir des leaders techniciens, pas des leaders politiques».
