samedi, avril 20, 2024

Justice : un nouveau feuilleton s’ouvre avec le FNDC

Conakry, Guinée : les relations entre le FNDC et le régime de transition de Conakry se corsent. La désescalade avec la libération de Foniké Manguè, Ibrahima Diallo et Billo et l’euphorie qui en a découlé dans l’opinion publique s’estompent. Et pour cause !

L’empêchement d’Ibrahima Diallo, « Mister Operations » du FNDC est le nouvel acte des autorités guinéennes qui irrite les anciens activistes opposants au projet très contesté du 3ème mandat de l’ancien Président Condé. Invité, dit-il, à participer à un forum à Niamey, Diallo s’est vu refuser par la police des frontières de l’Aéroport AST à quitter le sol guinéen. Une vraie surprise pour l’activiste qui, dans les médias, rappelle qu’à leur libération, ll n’y avait contre eux aucune action judiciaire.

Les critiques du FNDC ne se sont guère fait attendre : un communiqué publié a passé au vitriol cet énième acte autoritaire à leurs yeux du CNRD.

Du berger à la bergère, c’est le ministre porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, qui a pensé clore le débat en donnant la version officielle.

« «Ibrahima Diallo, Foniké Menguè et leurs codétenus sont toujours sous mandat dans une procédure judiciaire qui est en cours et le mandat les interdit tout déplacement en dehors de Conakry sans autorisation express du juge. Ils ne sont pas libérés, ils sont en liberté conditionnelle pour leur permettre de bien préparer la procédure judiciaire, qui va avoir lieu. Et c’est au juge qui va éventuellement les libérer. Donc, je pense que monsieur Ibrahima Diallo savait parfaitement qu’il était sous contrôle judiciaire et qu’il n’avait pas donc à cet effet la possibilité de sortir du territoire sans autorisation du juge. Il sait qu’il n’a pas été disculpé par la justice qui va prononcer la libération de monsieur Diallo, et ses compagnons » soutient-il, mordicus.

Le Colectif d’avocats du FNDC se fait voix, juste quelques heures après cette sortie des autorités.

« Cette interdiction de sortie du territoire aussi irrégulière que mal fondée, n’a été ni précédée, ni soutenue par une décision judiciaire ou administrative dûment notifiée à qui de droit. Pourtant, à date, M. Ibrahima DIALLO ne fait l’objet d’aucune restriction judiciaire de sa liberté d’aller et de venir’ » ripostent ces avocats.

Le Collectif d’ailleurs ouvre la voix à un bras de fer judiciaire. Car « le Collectif se réserve le droit d’entreprendre toute action judiciaire contre le ou les auteurs de cet acte attentatoire à la liberté, afin que Justice soit rendue ».

La libération de ces trois responsables du FNDC est intervenue à la suite de l’implication des autorités religieuses de Guinée, dans le cadre d’un dialogue réclamé à cor et à cri par le gouvernement. Les va et vient du premier ministre Dr Goumou, ont quelques fois évité des manifestations de rue. Et la libération de ces trois activistes semblait être une gage de la bonne foi du régime de Conakry.

Ce nouveau développement proche du maintien de la poursuite judiciaire contre Foniké Manguè, Ibrahima Diallo et Billo Bah, semble relancer les hostilités. Sauf qu’il y a juste quelques jours, les Forces Vives de Guinée ont annoncé suspendre tout mouvement de protestation contre les autorités actuelles durant ce mois de juin 2023.

C’est sur la voie judiciaire, en croire un observateur de la scène politique, que la bataille rangée va se poursuivre.

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