Conakry-Guinée : Ce mercredi 16 août, le gouvernement guinéen de transition a présenté au Conseil national de la Transition, qui fait office de Parlement, une programmation budgétaire sur la période 2024-2026. Malgré le contexte où les partenaires financiers sont réticents à donner de l’argent à des putschistes, cette programmation du gouvernement de transition mise sur une croissance économique moyenne de 6,5% du PIB.
Le document de base de cette programmation budgétaire est le Plan de Référence Intermédiaire (PRI) 2022-25 qui prévoit cette forte croissance de 6,5% (en comparaison à 5,5% en 2022 et 4,9% en 2021). Il devrait être, dit-on, soutenue principalement par les secteurs primaire et secondaire avec respectivement 32% et 45%. «Sur la période 2024-26, le taux d’inflation devrait se maintenir à un niveau de 6,3% en moyenne annuelle », a déclaré la ministre du Plan et de la Coopération internationale, Rose Pola Pricémou.
Des recettes estimées à 108 131,81 milliards GNF
Le document de programmation budgétaire pluriannuelle s’inscrirait dans la dynamique de refondation prônée par le Chef de l’Etat, le Colonel Mamadi Doumbouya, surtout dans le cadre de la qualification des dépenses publiques.
Selon le ministre du Budget Dr Lanciné Condé, la croissance devrait même atteindre un pic de 7,4% en 2026, l’année de clôture de la programmation. Sur toute la période, il a soutenu que les recettes sont projetées à 108 131,81 milliards de francs guinéens dont 96,6% provenant des recettes intérieures. Contexte de transition oblige, l’Etat guinéen compte principalement sur ses propres ressources, les dons attendus ne devraient représenter que 3,6% des recettes totales.
Les recettes fiscales minières sont projetées à 16 899,14 milliards de francs guinéens, soit 17,13% des recettes fiscales de la période.
Les dépenses sont estimées à 132 604,59 milliards de francs guinéens. «Les dépenses sur la période progressent en moyenne annuelle de 10,51%. Les dépenses d’investissement projet et hors projets sont projetées à 58 986,39 milliards représentant plus de 44,48% du total des dépenses», a révélé le ministre du Budget.
Un déficit de plus de 3% du PIB
Le déficit budgétaire devrait se creuser pour atteindre une moyenne annuelle de 3,13%. On s’attend à 3,18% en 2024, 3,15% en 2025 et 3,06% en 2026. «Ces déficits sont entièrement couverts par des financements nets qui s’élèvent en moyenne à 8 158 milliards de francs guinéens», a précisé le ministre du Budget.
Pour relever le défi de mobilisation des recettes, le gouvernement de transition espère mettre l’accent sur l’élargissement de l’assiette fiscale et la mobilisation d’autres ressources additionnelles. Il s’agira en outre d’améliorer la performance dans la collecte des impôts et de maitriser le fichier du contribuable.
Le ministre du Budget ajoute à la liste des réformes, l’accroissement du volume des appuis en faveur du pays, de même que l’amélioration de la capacité d’absorption.
Souleymane Doré