lundi, mars 31, 2025

les chefs d’Etats du continent se bousculent en Chine…

Le 9ᵉ sommet Chine-Afrique s’ouvre après-demain à Pékin. Et en effet, comme le constate WalfQuotidien au Sénégal, les dirigeants africains répondent quasiment tous présents… Des dizaines de délégations et de nombreux chefs d’Etat et de gouvernement sont attendus dans la capitale chinoise jusqu’à vendredi.

« Le Congolais Félix Tshisekedi, l’Africain du Sud, Cyril Ramaphosa et leur homologue du Nigeria, Bola Tinubu, sont déjà sur le sol de l’Empire du Milieu, relève le quotidien sénégalais. Putschistes et pourfendeurs de la CEDEAO, les présidents de la Guinée, Mamadi Doumbouya, et du Mali, Assimi Goïta ont atterri à Pékin, de même que le Gabonais Brice Oligui Nguema, arrivé au pouvoir également par la force. Ils y retrouvent les présidents sud-soudanais Salva Kiir Mayardit, érythréen, Isaias Afwerki, comorien, Azali Assoumani, ou encore zambien, Hakainde Hichilema. Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, élu en mars dernier, participe, lui, pour la première fois à ce grand rendez-vous international. (…) Le seul des 54 pays africains à manquer à l’appel, note encore WalfQuotidien, est l’Eswatini (l’ex-Swaziland), en raison de ses liens diplomatiques avec Taïwan, que Pékin considère comme faisant partie de son territoire. »

Après les bords de Seine, la Grande Muraille…

Pourquoi une telle attractivité ? Réponse du quotidien sénégalais : « la Chine, qui fait de l’Afrique un pilier de sa diplomatie, a renforcé ses liens avec le continent et investit annuellement plusieurs milliards de dollars depuis 2015 dans des infrastructures (routes, chemins de fer, ports) ou des parcs industriels. (…) La Chine est le premier partenaire commercial de l’Afrique, avec près de 168 milliards de dollars de biens et services échangés au premier semestre de cette année 2024, après un montant record l’année dernière. »

Jusqu’à récemment, relève WakatSéra au Burkina Faso, « les dirigeants africains ne se mobilisaient de la sorte que sur les bords de la Seine, lors des sommets entre la France et le continent noir. Désormais, ils sont davantage attirés par l’ombre de la Grande muraille. Preuve s’il en fallait encore de la percée jaune sur le continent noir où les Occidentaux perdent de plus en plus du terrain. Les nouveaux contrats, prêts et investissements, y semblent plus juteux, les conditionnalités étant plus faciles, voire inexistantes. Déjà, le critère, trop contraignant pour les Africains, de la démocratie et du respect des droits de l’homme, s’efface pour laisser toute la place à la “non-ingérence“ dans leurs affaires intérieures. »

« Gagnant-gagnant » vraiment ?

Reste qu’il ne faut pas se faire d’illusions, poursuit WakatSéra. Les relations entre l’Empire du Milieu et le continent africain sont loin d’être équitables… En effet, « toujours courtisée par les grandes puissances pour ses ressources naturelles, l’Afrique n’a jamais su négocier, à son profit, des partenariats pourtant qualifiés de “gagnant-gagnant“. (…) Habitués à tendre la sébile et engoncés dans leur position de consommateurs sans limite d’importations, les Africains, qui sont restés à quai en matière d’industrialisation et de transformation de leurs matières premières sur place, les Africains continuent de crouler sous le poids des dettes et des dons qui n’ont jamais servi à leur développement. »

Finalement, conclut WakatSéra, « qu’elles s’appellent, Chine, France, Russie, Inde, Turquie ou États-Unis, aucune grande puissance ne servira à d’autres le développement sur un plateau d’argent ! Elles n’œuvrent que pour leurs propres intérêts. »

Le fardeau de la dette

« Cette question de la dette africaine vis-à-vis de la Chine sera au cœur des discussions de ce 9ᵉ sommet Chine-Afrique, précise Cameroon Magazinz. Entre 2000 et 2023, les prêteurs chinois ont accordé plus de 1.300 prêts à 49 pays africains pour un montant total d’un peu plus de 182 milliards de dollars. Cette politique de prêts, bien que bénéfique pour le développement de certains projets, suscite des inquiétudes, pointe le site camerounais, quant au fardeau financier qu’elle représente pour de nombreux pays africains. Certains experts soulignent que cette dette peut entraver la bonne gestion des finances publiques et compromettre la souveraineté économique des pays concernés. » Bref, conclut Cameroun Magazine, « si les échanges économiques et les investissements chinois ont contribué au développement de nombreux pays africains, la question de la dette reste un défi majeur à relever. »

RFI.FR

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