Conakry-Guinée : Alors que certaines rues de la capitale Conakry sont quasi-désertes ce lundi 6 janvier du fait de l’appel à manifester par les forces vives, la Guinée se trouve face à un choix crucial : persister dans un cycle de confrontations stériles ou emprunter la voie du dialogue pour construire ensemble, un avenir commun. Bien que le droit de manifester soit fondamental dans toute démocratie, mais il ne doit pas devenir un prétexte pour alimenter des tensions ou exacerber les divisions.
Les multiples manifestations organisées durant les dernières décennies ont entrainé beaucoup plus de malheurs que de bonheur au regard des dégâts humains, matériels et économiques. Ce, qu’il s’agisse de revendications socio-économiques, de préoccupations politiques ou de demandes de justice. Pour dire simplement les choses, écrivons qu’il est de notoriété publique que les manifestations en Guinée, souvent accompagnées de violences, de pertes humaines et de destructions, ne produisent pas (ou presque) les résultats escomptés. Au contraire, elles fragilisent davantage le tissu social et plombent une économie déjà en difficulté.
C’est pourquoi il est urgent d’encourager des initiatives de dialogue inclusif qui privilégient l’écoute et la recherche de solutions durables. Pour cela, toutes les parties prenantes — gouvernement, opposition, société civile et acteurs religieux — doivent s’asseoir à nouveau, autour d’une table, non pour s’accuser mutuellement, mais pour trouver des compromis dans l’intérêt supérieur de la nation.
Le dialogue n’est pas un signe de faiblesse. Au contraire, il démontre une volonté de maturité politique et un engagement envers la paix. Les exemples de nombreux pays africains montrent que des conflits bien plus graves ont trouvé des solutions grâce à la concertation et à la médiation.
Pour y parvenir, les autorités, qui profitent en premier les fruits de la paix, devraient poursuivre sans relâche, les initiatives de recherche de dialogue inter-guinéen qui peuvent être conduites par des personnalités guinéennes à la probité morale et intellectuelle reconnue de tous. Aux leaders politiques et sociaux, plus de retenue et de stratégie pacifique destinées à privilégier le chemin du dialogue et de la concertation. Et aux citoyens de savoir que leur force réside dans leur unité et leur capacité à faire entendre leurs voix de manière pacifique.
Construire une Guinée prospère et unie exige des sacrifices, mais ces sacrifices doivent être guidés par la raison et la responsabilité. Le chemin du dialogue est long et ardu, mais c’est le seul qui mène à une paix durable.
Il est temps de choisir la paix. Il est temps de choisir la Guinée.
Isma Camara