Guinée-Conakry : Idriss Déby Itno, pour le début de son 5ème mandat, compte sur une quinzaine de ses pairs africains dont le Guinéen Alpha Condé, à la cérémonie d’investiture prévue ce lundi. L’opposition tchadienne qui dénonce un « hold-up électoral » dans de grandioses manifestations au régime, provoquent un « climat social explosif », selon des observateurs.
Hier dimanche, un jeune opposant Tchadien a été tué par balle alors qu’il manifestait à N’Djamena à l’appel de l’opposition et venait de « déchirer le drapeau du MPS« , le parti du président Deby, a déclaré à l’AFP un officier de police sous couvert d’anonymat.
Plusieurs membres de l’opposition ont répondu à l’appel de l’opposition dirigée par Saleh Kebzabo, lequel appelle à une « journée ville morte » sur toute l’étendue du territoire. Pour dénoncer le « hold-up élctoral » opéré, accuse l’opposition, par Idriss Déby au pouvoir depuis 1990.
Attendu à Conakry, Alpha Condé a été annoncé à N’Djaména où la tension politique est électrique après une série de manifestations des opposants.
La question qui se pose est bien la présence d’un président qui se veut démocrate à la cérémonie d’investiture d’un président qui est à son cinquième mandat.
Vendredi, des opposants avaient annoncé le dépôt devant la Haute cour de justice d’une plainte pour « haute trahison » contre le président tchadien. Parmi les sept griefs invoqués: « prise illégale du pouvoir par la violence« , « violation grave des droits de l’Homme » ou encore « détournement de fonds public et corruption« .
Les partis d’opposition demandent à la communauté internationale de reconnaître « la nature dictatoriale » du régime d’Idriss Deby.
Ils reprochent notamment à la France, ancienne puissance coloniale, de fermer les yeux sur les « violations des droits de l’Homme » à l’intérieur du pays, allié actif des Occidentaux dans la lutte contre le groupe islamiste nigérian Boko Haram. La capitale N’Djamena est aussi le QG de l’opération militaire française Barkhane contre les groupes jihadistes au Sahel.