A l’occasion de ce nouveau développement que constitue l’inculpation de l’ex-ministre de la Santé Abdoulaye Chérif Diaby dans l’instruction judiciaire de l’affaire du 28 septembre, la FIDH et l’OGDH publient une note de situation qui dresse un premier bilan de la lutte contre l’impunité en Guinée et des instructions judiciaires en cours sur les graves violations des droits de l’Homme perpétrées ces dernières années. « La justice guinéenne a accompli des avancées importantes, presque impensables il y a encore quelques années, mais le chemin est encore long pour clôturer ces instructions et tenir des procès justes et équitables » a déclaré Me Patrick Baudouin, responsable du Groupe d’action judiciaire (GAJ) et président d’Honneur de la FIDH. « Ces affaires judiciaires, par leur force symbolique, constituent un test de la capacité et de la volonté de la Guinée de voir la justice sanctionner les violations du passé » a-t-il ajouté.
Dans le cadre de cette lutte contre l’impunité des auteurs des crimes les plus graves, la FIDH et l’OGDH ont, outre leur implication aux côtés des victimes de l’affaire du 28 septembre 2009, engagé deux autres procédures judiciaires2 concernant la répression sanglante des manifestations de janvier et février 2007 et des actes de tortures commis par les forces de l’ordre en 2010, cas symptomatiques d’un héritage de violence politique.
Le rapport « Lutte contre l’impunité : des avancées remarquées, des actes attendus » pointe les défis qu’il reste à relever dans ces procédures judiciaires et plus largement au sein de la justice guinéenne pour mettre un terme à la culture d’impunité qui a toujours prévalu en Guinée et afin de répondre aux droits des victimes à la vérité, à la justice et à réparation. Relever de tels défis nécessite aussi une implication forte de l’ensemble des acteurs et des secteurs de la société, que le processus de réconciliation nationale annoncé pourrait utilement garantir.
Source ; FIDH