GRANDS ÉLECTEURS – C’est ce lundi 19 décembre que les grands électeurs se réunissent dans chacun des 50 Etats du pays pour désigner le président et le vice-président. Donald Trump dispose d’une large majorité, mais…
18 déc 14:36
C’est la dernière marche pour Donald Trump. Lundi 19 décembre s’ouvre le collège électoral composé de 538 grands électeurs. Ce sont ces derniers qui procèderont au vote ultime pour désigner le successeur de Barack Obama à la Maison-Blanche. Donald Trump jouit d’une avance très confortable puisqu’il avait glané 306 grands électeurs lors de l’élection du 8 novembre contre 232 pour Hilary Clinton.
Un retournement de situation est-il encore possible?
C’est très peu probable. Du moins cela ne s’est jamais produit dans l’histoire présidentielle américaine. Il est rarissime que les grands électeurs ne suivent pas les résultats des urnes. Au cours des 240 dernières années, il est arrivé à 157 reprises qu’un grand électeur ne vote pas pour le « candidat naturel », selon l’ONG Fairvote. À chaque fois sans aucune incidence sur le résultat final. De plus, dans 45% des cas, c’est parce que le candidat en question est mort entre-temps.
Y a t-il des défections cette année chez les grands électeurs républicains?
Il y a très peu d’exceptions. C’est le cas par exemple de Art Sisneros, grand électeur républicain au Texas. Le 28 novembre, il a annoncé qu’il démissionnerait du Collège électoral. Il se refuse en effet de voter pour Donald Trump. « Je ne vois pas comment Donald Trump est bibliquement qualifié pour servir dans le bureau de la présidence », a t-il écrit sur son blog pour se justifier. Puisque je ne peux pas voter en bonne conscience pour Donald Trump, et pourtant j’ai sincèrement fait l’engagement que je le ferais. La meilleure option que je vois en ce moment est de démissionner ma position en tant que grand électeur ».
De plus, comme le rappelle le Washington Post, un des grands électeurs républicains de Géorgie, Baoky Vu, avait annoncé en août dernier qu’il ne voterait pas pour Trump. Selon Le Time cette fois, le républicain Chris Suprun avait également menacé de ne pas voter pour Donald Trump. Avant de finalement démentir, toujours auprès de l’hebdomadaire américain.
Des personnalités appellent les grands électeurs à ne pas voter pour Donald Trump
D’ailleurs, certaines personnalités n’ont pas abandonné le combat et veulent encore croire au coup de théâtre. Dans une vidéo publiée sur Youtube par l’organisation « Unite For America » ce mercredi 14 décembre, 18 personnalités en appellent au sens des responsabilités des grands électeurs. Ils invitent en effet ces derniers à ne pas voter pour Donald Trump, qu’ils considèrent « inapte » à endosser un tel rôle.
« Membres républicains du collège électoral, ce message est pour vous. Comme vous le savez, nos pères fondateurs ont mis en place le collège électoral pour protéger le peuple américain des dangers d’un démagogue et pour s’assurer que la présidence va à quelqu’un qui est doté des qualifications requises. (…) Il est évident qu’il ne manque pas seulement à Donald Trump les qualités pour devenir président. Il lui manque la stabilité nécessaire et de toute évidence, le respect de la constitution de notre grande nation. En votant en votre conscience, vous et d’autres électeurs républicains courageux pouvez donner à la Chambre des représentants l’opportunité de choisir un candidat qualifié pour être président. (…) Je ne vous demande pas de voter pour Hillary Clinton, simplement de voter selon votre conscience, pour quelqu’un qui vous semble particulièrement compétent pour servir comme président des Etats-Unis d’Amérique, » martèlent successivement les différentes personnalités parmi lesquelles les acteurs Martin Sheen, Noah Wyle, la comédienne Debra Meesing, le réalisateur Mike Farrell ou encore le chanteur Moby.
Qu’adviendra t-il si Hillary Clinton l’emportait miraculeusement?
Une partie du clan démocrate, qui voit dans une présidence Trump un danger pour la démocratie américaine, s’accroche pourtant à l’espoir que plusieurs dizaines de républicains décident de ne pas voter pour le tribun populiste. Dans ce cas de figure, il appartiendrait à la Chambre des représentants de désigner le successeur de Barack Obama. Celle-ci est à majorité républicaine.
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